Les opérateurs sans fil font du lobby

Publié le 30/09/2011 à 14:39, mis à jour le 30/09/2011 à 14:40

Les opérateurs sans fil font du lobby

Publié le 30/09/2011 à 14:39, mis à jour le 30/09/2011 à 14:40

Les opérateurs de sans fil sont actuellement engagés dans le sprint final d'une épreuve de lobbyisme dont le résultat pourrait déterminer de quoi aura l'air le paysage concurrentiel au cours des prochaines années. 

Les amateurs de télévision qui n'ont pas le câble n'ont pas encore fini de « gosser » pour trouver la position optimale de leur antenne depuis le passage de la télévision analogique à la télévision numérique que, déjà, la bataille est fermement engagée pour récupérer au plus faible prix possible les fréquences ainsi libérées.

Pour ceux qui auraient manqué ce détail technique: le passage à la fin août de l'analogique au numérique a laissé vacant un spectre de fréquences dans la plage « 700 Mhz ». Le gouvernement du Canada a déjà annoncé il y a longtemps qu'il tiendrait une enchère, probablement vers la fin 2012, pour vendre celles-ci à quiconque serait intéressé, les plus susceptibles étant évidemment les opérateurs de téléphonie mobile. 

Bell, Telus, Rogers, Vidéotron, WIND, Public Mobile et compagnie ont collectivement dépensé plus de 4 G$ pour se procurer des fréquences en 2008. Ces fréquences étaient dans la plage « 2100 Mhz », aussi connue sous le nom d'AWS. Comparativement à la plage 700 Mhz, la plage 2100 Mhz est largement reconnue comme étant beaucoup moins intéressante pour un opérateur. On peut donc imaginer l'intérêt que l'enchère de l'an prochain suscite chez les opérateurs.

En 2008, le gouvernement avait réservé une portion des fréquences mises aux enchères exclusivement pour les « nouveaux arrivants ». L'objectif était de faciliter l'arrivée de nouveaux joueurs dans le marché et il a été atteint. Au Québec, on a vu débarquer Vidéotron et Public Mobile.

Ces mêmes « nouveaux arrivants », qui n'en sont plus vraiment, sont depuis plusieurs mois déjà en campagne pour demander une pareille exemption lors de la prochaine enchère. Selon eux, le « Big Three » (Rogers, Telus, Bell) dispose déjà d'une quantité largement suffisante de fréquences, incluant certaines qui sont assez proches en termes de qualité. Certains de ces nouveaux opérateurs estiment même que les trois grands devraient carrément être exclus de cette enchère.

Le Big Three fait évidemment campagne en sens inverse. Rogers a même lancé un site pour inciter les Canadiens à écrire à leur député à ce sujet.

Des ondes « meilleures »

Deux réalités techniques confèrent une importance prépondérante à cette enchère. Premièrement, les ondes à 700 Mhz voyagent loin. En entrevue cette semaine, le président de Rogers Québec, Sylvain Roy, a indiqué qu'il fallait installer de trois à cinq fois plus de « sites » (antennes) pour bâtir un réseau à 2100 Mhz, comparativement à un à 700 Mhz.

Rogers affirme avoir absolument besoin de fréquences à 700 Mhz pour déployer son nouveau réseau LTE en région. « En ville, on peut rentabiliser un réseau à 2100 Mhz parce qu'on aurait de toute façon plus de sites pour répondre à la demande. En région, ce n'est pas économiquement viable. »

Ce qui ne veut pas dire que les ondes à 700 Mhz sont dénuées d'intérêt en ville, loin de là. En plus de voyager loin, elles ont aussi la propriété de mieux traverser les obstacles, ce qui améliorerait la réception à l'intérieur des édifices ou dans les sous-sols.

La deuxième grande considération technique est liée à l'évolution des technologies sans fil. De plus en plus, les augmentations faites sur les réseaux en termes de vitesse sont liées à la capacité d'utiliser plus de bande passante à la fois plutôt qu'à mieux utiliser celle-ci.

Pour faire une image, on a fait au cours des dernières années d'immenses progrès en ce qui a trait à la quantité d'automobiles qui pouvaient passer en même temps sur l'autoroute, mais on semble approcher du maximum. Pour aller plus vite, on se concentre maintenant plus à élargir l'autoroute.

La capacité des opérateurs à offrir des réseaux de plus en plus rapides au cours des prochaines années risque donc de dépendre grandement de leur capacité à acquérir des plages de fréquences.

Même si l'enchère n'aura vraisemblablement pas lieu avant encore au moins un an, certains s'attendent à ce que le gouvernement énonce les règles du jeu au cours des prochains mois, voire des prochaines semaines.

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