Vers une récession ou pas ?

Publié le 29/10/2011 à 00:00

Vers une récession ou pas ?

Publié le 29/10/2011 à 00:00

L'Europe qui menace de s'enfoncer, les finances publiques des États-Unis qui continuent de se détériorer. Et pourtant, les économies américaines et canadiennes donnent ces dernières semaines des signes de résistance inattendus. La récession serait-elle évitée ?

Quelques statistiques :

- Au mois de septembre, les ventes de véhicules neufs aux États-Unis ont bondi de 10 % par rapport à l'an dernier, pour atteindre 13 millions d'unités sur une base annualisée.

- À la même période, malgré la crise que traverse le marché immobilier, les mises en chantier ont bondi de 15 % !

Ne sortez pas le champagne trop vite.

Le rebond des ventes de véhicules neufs ne signifie pas que le consommateur américain a repris confiance. Seulement que plusieurs acheteurs d'autos japonaises ont retenu leurs achats dans les derniers mois, parce que Toyota et Honda n'étaient pas capables d'approvisionner leur clientèle en raison du tsunami.

Celui des mises en chantier est davantage attribuable au fait qu'au mois d'août les ouragans, dont Irene, ont forcé le report de plusieurs projets, ce qui a gonflé les statistiques de septembre.

Cela n'empêche néanmoins pas les économistes de continuer d'être relativement optimistes. Un sondage mené par Reuters indique qu'ils prévoient une croissance économique moyenne, en 2012, de 2 % aux États-Unis et de 2,4 % au Canada.

Faut-il être optimiste ?

Une donnée intéressante du courtier Mirae Asset Global Research : au deuxième trimestre, la croissance du PIB américain a ralenti pour s'établir à 1,6 %. Or, depuis 1950, la croissance du PIB a reculé sous les 2 %, 10 fois sur 12. Nous sommes ensuite tombés en récession.

C'est cela. En se fondant sur l'histoire, la balance probabiliste semble pencher à plus de 80 % vers une récession.

Évidemment, on pourra arguer que la situation est aujourd'hui différente. Que le danger est à ce point important qu'on n'a pas lésiné sur l'arsenal pour le contrer, et que les différents plans de sauvetage et d'aide viennent améliorer la probabilité d'une remontée. Dans le passé, dans des situations comportant des risques moins visibles, les autorités ont pu parfois dormir.

C'est possible, mais même à cela, la probabilité semble défavorable.

Que feront les marchés ?

Une autre analyse intéressante du stratège Martin Roberge, du courtier Canaccord Genuity, s'attarde justement à la question. Il a recensé les chutes de marché depuis la fin de la guerre (à partir de leur sommet), et leur réaction subséquente en fonction d'une matérialisation de l'anticipation : récession ou pas de récession.

Résultat de l'analyse : si l'on retombe en récession en 2012, il est fort probable que le S&P 500 retourne à son bas de juillet 2010, autour de 1020-1050, une chute d'environ 15 %.

Si par contre nous évitons la récession, l'indice devrait retourner vers son sommet de 1370 points. Un gain de 11,5 %.

À chacun de faire son pari.

UN PEU DE COURRIER

De temps à autre nous allons dorénavant tenter de répondre à certaines de vos interrogations. Vous pouvez nous écrire. Un accusé de réception est garanti, mais pas une réponse. Simplement parce que vos questions sont toujours plus intéressantes que nos réponses, et qu'il y a un niveau d'humiliation jusqu'où l'on ne veut pas descendre...

Yellow Media (YLO, 0,36 $)

On disait récemment ne pas être prêt à enterrer Yellow Media, mais qu'il valait mieux que le plan de Marc Tellier porte ses fruits d'ici un an. Les choses risquaient autrement de se compliquer pour les refinancements en 2013. Les flux de trésorerie anticipés par certains gestionnaires étaient en effet inférieurs aux échéances de dettes, ce qui avait pour conséquence que les banques devraient nécessairement renouveler une partie des prêts. En l'absence d'amélioration des résultats Internet et de stabilisation des activités des annuaires, il paraissait évident qu'un risque de non-renouvellement existait.

Un lecteur nous fait remarquer que tous n'arrivent pas à la même conclusion. Ainsi, Credit Suisse estime que Yellow Media aura assez de liquidités pour honorer ses obligations, même si aucune ligne de crédit n'est renouvelée en 2013. C'est serré (à 70 M $), mais il y a quand même de l'espace.

Monsieur Tellier pourrait donc avoir un peu plus d'espace que supposé initialement. Une raison de plus pour ne pas décompter l'entreprise trop rapidement.

Wells Fargo (WFC, 25,55 $US)

Un lecteur nous demande notre opinion sur la Wells Fargo. Comme toutes les grandes banques américaines, elle est présentement sous pression alors que son cours a reculé de 20 % depuis le début de l'année.

Warren Buffett aime bien cependant la Wells Fargo. Dans son dernier rapport annuel, il indique que la politique de recapitalisation du secteur bancaire de la FED a gelé à un bas niveau le dividende de l'institution. Mais il s'attend à une éventuelle augmentation et note qu'elle jouit actuellement d'un fort potentiel d'augmentation de ses bénéfices. Même à court terme, le consensus des analystes semble une croissance du bénéfice de 16 % en 2012 et plus de 10 % en 2013.

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