Vers un nouveau modèle d'acceptabilité sociale

Publié le 21/04/2012 à 00:00

Vers un nouveau modèle d'acceptabilité sociale

Publié le 21/04/2012 à 00:00

La démarche de consultation de la population pour le projet nickélifère Dumont, en Abitibi, de la société torontoise Royal Nickel Canada est sur le point de devenir un nouveau modèle pour bâtir l'acceptabilité sociale.

La démarche va beaucoup plus loin que celle de la minière Osisko pour son projet aurifère Canadian Malartic, car elle implique la population en amont du processus de décision. «La grande différence, c'est le feedback (la rétroaction) dans la consultation et la transparence totale», explique Pierre-Philippe Dupont, directeur du développement durable chez RNC.

Entamé dès l'étape de la préfaisabilité, le processus est devenu la marque de commerce de RNC. Un fonds d'investissement et des sociétés minières sont venus lui rendre visite pour savoir comment RNC s'y est pris pour mettre en oeuvre ce processus. Et M. Dupont vient d'être invité à faire une présentation sur le sujet au Sommet minier des Amériques qui aura lieu en juin prochain à Denver.

Le processus a été réalisé en collaboration avec Transfert Environnement, une firme québécoise de consultants en gestion sociale qui compte André Delisle (ancien vice- président et commissaire du BAPE) comme conseiller sénior.

LA DÉMARCHE DE RNC EN 10 POINTS

1 RNC a d'abord lancé des invitations à l'ensemble des groupes interpellés par la stratégie minérale du gouvernement du Québec, et pas seulement aux groupes locaux. Elle n'a fait aucune discrimination. Même Mining Watch était invitée à participer à une rencontre d'information sur le projet, rencontre dont le but était de créer un comité d'étude du projet. Elle a reçu 37 réponses positions.

2 À l'issue de cette réunion, 18 personnes ont été choisies. Non pas par RNC, mais par le groupe lui-même. Une sélection par les pairs. Le seul contrôle qu'a exercé la société concernait le nombre de participants au comité et la représentativité du comité.

3 Les thèmes à traiter ont été choisis non pas par RNC, mais par le comité. Le groupe a soumis deux thèmes non prévus par la minière. Un des thèmes porte sur le remblaiement de la fosse, une pratique qui n'est pas obligatoire au Québec (elle l'est en Californie), et la minière a accepté de l'étudier. «Si, au final, cette solution est refusée, au moins le comité comprendra pourquoi, car il aura participé à la prise de décision», observe M. Dupont.

4 Chaque réunion (ou atelier ayant été créé pour discuter des thèmes) est animée par un tiers (proposé par le consultant) plutôt que par un dirigeant de la mine, afin de ne pas intimider les participants.

5 De plus, un compte-rendu sur chaque réunion est rédigé et il est public (diffusé sur le site Internet de RNC).

6 Une synthèse des démarches a été produite après l'étape de préfaisabilité. Ensuite, les quelque 40 groupes invités au départ ont été réinvités pour en prendre connaissance.

7 La consultation faite a influencé les travaux de la préfaisabilité. Ainsi, la halde stérile a été éloignée de la route. En plus de l'emplacement, des modifications ont été effectuées à la hauteur des piles. Un sentier de motoneige a été déplacé.

8 La composition du comité sur l'étude d'impact a été revue à la demande du comité (on a ajouté plus de jeunes et plus de groupes environnementaux).

9 De plus, des responsables de Genivar, la firme qui produira l'étude d'impact, devront participer aux réunions. Du jamais vu, signale M. Dupont, qui précise que ces responsables ont dû être formés par Transfert Environnement pour apprendre à vulgariser leurs communications.

10 Ainsi, à la fin du processus, RNC aura déjà intégré la contribution de la population quand elle arrivera à l'étape du BAPE. «Cela ne raccourcit pas le processus d'approbation, mais cela devrait le faciliter», espère M. Dupont.

LA MINE DUMONT EN CHIFFRES

1,8 G$ Investissement

6,72 km2 Superficie de la mine à ciel ouvert, la plus grande du Québec

44 000 Production moyenne annuelle de tonnes de nickel pendant 31 ans

1 400 emplois durant la construction. Il est prévu qu'un millier de personnes y travaillent durant l'exploitation.

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