Une conjoncture plus favorable au gaz naturel

Publié le 02/04/2011 à 00:00

Une conjoncture plus favorable au gaz naturel

Publié le 02/04/2011 à 00:00

L'explosion survenue à la centrale nucléaire Fukushima-Daiichi au Japon portera probablement un dur coup à l'industrie nucléaire.

Même si cette industrie est très avantageuse en matière de production d'électricité, la catastrophe japonaise a démontré le risque énorme que représentent les émissions radioactives lorsque survient un accident.

C'est pourquoi, il faut s'attendre à une intensification de l'opposition des citoyens et à une réticence accrue des marchés financiers face à tout futur projet de centrale nucléaire. Il est significatif qu'aucun nouveau réacteur nucléaire n'ait été construit aux États-Unis depuis l'accident à la centrale de Three Mile Island, en 1979. Depuis, Exelon a même abandonné un projet de centrale au Texas. Pour sa part, Pilgrim Nuclear Power attend depuis cinq ans le renouvellement du permis d'exploitation de sa centrale de Plymouth, au Massachusetts. Chez nous, Pauline Marois promet de faire fermer la centrale Gentilly-2 si elle devient chef du gouvernement.

Quant au Japon, il serait étonnant que la centrale de Fukushima soit reconstruite. On la remplacera probablement par une centrale qui utilisera le gaz naturel comme combustible, puisque les dernières technologies sont plus efficaces et moins dommageables pour l'environnement que les centrales au mazout. De son côté, la Chine poursuit avec intensité le développement des filières éolienne et solaire. Toutefois, ces formes d'énergie resteront marginales pour le transport routier, qui dépendra pendant encore longtemps des énergies fossiles.

Le pétrole continuera d'être la source d'énergie dominante des véhicules, mais le gaz naturel est appelé à jouer un rôle accru dans le bilan énergétique. C'est ce qu'on peut déduire de plusieurs transactions survenues au cours des dernières années, dont l'achat en décembre 1999, au prix de 41 milliards de dollars américains (G$ US), du producteur de gaz naturel XTO Energy par ExxonMobil, la plus grande pétrolière du monde. Cette transaction a été suivie par la vente, par Chesapeake Energy, d'un intérêt dans une propriété de gaz de schiste au Texas à China Offshore Oil Corporation, au coût de 2,2 G$ US, par la vente à PetroChina d'un intérêt dans une propriété de gaz de schiste d'Encana dans l'Ouest canadien, à 5,4 G$ CA, et par l'achat par BHP Billiton, au prix de 4,75 G$ US, d'un intérêt dans une propriété de gaz de schiste de Chesapeake, en Arkansas.

Un prix stable

Contrairement à la perception de plusieurs Québécois, de grands acteurs internationaux voient dans le gaz de schiste une ressource très prometteuse pour les besoins à venir.

Alors que les plus grandes réserves de pétrole conventionnel se trouvent au Moyen-Orient, où l'instabilité perdure, que celles de la mer du Nord s'épuisent, que l'exploration en haute mer est considérée comme plus risquée depuis l'accident de BP et que l'exploitation des sables bitumineux a un impact environnemental énorme, le gaz naturel est la source d'énergie fossile offrant le meilleur compromis. Sa combustion ne produit pas de retombée toxique et on le retrouve en abondance en Amérique du Nord, ce qui contribuera à la stabilité de son prix.

Bien entendu, l'exploitation du gaz de schiste pose certains défis, puisque l'efficacité de la fragmentation hydraulique dépend des structures géologiques où se font l'exploration et l'exploitation. On peut toutefois penser que les progrès de la technologie et la mise en place d'un dispositif de contrôle approprié permettront d'exploiter cette ressource et de faire en sorte que l'impact environnemental soit acceptable pour la population.

Une occasion d'innover dans le transport

Le Québec a la chance de compter sur l'hydroélectricité pour une grande partie de ses besoins énergétiques et il ne faut pas lésiner à exploiter les ressources hydrauliques disponibles, de même que l'éolien.

Pour le transport, le gaz naturel pourrait remplacer le pétrole grâce à des technologies innovantes, notamment pour les véhicules lourds. Wesport Innovations, de Vancouver, livre chaque trimestre plus de 1 000 moteurs alimentés au gaz naturel compressé. Ceux-ci produisent 25 % moins d'émissions de gaz à effet de serre que le diésel. Chez nous, Robert Transport a acheté 180 camions du genre, qui seront alimentés par Gaz Métro.

C'est une technologie que le gouvernement du Québec encourage déjà par la fiscalité et que d'autres propriétaires de véhicules lourds et d'autobus devraient utiliser. Nous avons la technologie nécessaire et du gaz naturel en abondance, d'autant plus que nous devrions tôt ou tard disposer de notre propre gaz de schiste.

MON COMMENTAIRE

J'aime

Québec et Ottawa se sont enfin entendus sur l'exploitation éventuelle de la propriété Old Harry, dans le golfe du Saint-Laurent, où des relevés sismiques ont décelé la présence d'hydrocarbures. Cette propriété est située dans les eaux québécoises et terre-neuviennes, mais les deux provinces ne s'entendent pas sur la ligne de démarcation. Terre-Neuve a autorisé Corridor Resources à entreprendre des travaux d'exploration dès l'été prochain, mais le moratoire décrété par Québec ne prend fin qu'en 2012.

Je n'aime pas

Il est absolument invraisemblable que le gouvernement du Canada n'en soit qu'à des études préliminaires sur la construction d'un nouveau pont pour remplacer le pont Champlain, dont la structure montre des signes de fatigue susceptibles de menacer la sécurité des personnes qui l'utilisent. Cet ouvrage, qui date d'une cinquantaine d'années, est le plus emprunté du Canada. Même s'il appartient au gouvernement canadien, Québec doit sans retard collaborer étroitement avec le fédéral pour régler toutes les questions que poseront la localisation, la construction, le financement et l'exploitation d'un nouveau pont.

jean-paul.gagne@transcontinental.ca

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