Qui aurait cru que Victoriaville, l'ex-capitale du meuble et du textile frappée de plein fouet par la récession, la hausse des taux d'intérêt à plus de 20 % et l'ouverture des marchés, à la fin des années 1990, deviendrait un modèle entrepreneurial ?
Une récente étude menée par la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI) classe Victoriaville parmi les 10 villes canadiennes les plus dynamiques en matière d'entrepreneuriat. Septième au pays et troisième au Québec, derrière Joliette et Alma, Victoriaville affiche le taux d'entreprises en activité en juin 2009 par habitant le plus élevé de la province, à 5,3 %.
" Et ce n'est qu'un début ", indique René Thivierge, directeur général de la Corporation de développement économique Bois-Francs (CDEBF). Même en plein ralentissement économique, les demandes pour des projets de démarrage, d'innovation, de relève et d'expansion ont afflué toute l'année à la Corporation. " Plus d'une demande par semaine ", confirme M. Thivierge.
Après 20 ans d'efforts pour diversifier son économie, la ville peut dire " mission accomplie ". Aujourd'hui, ce sont plus de 1 850 PME qui évoluent dans cinq secteurs.
Des moteurs économiques
Bien que le meuble et le bois ouvré représentent toujours le plus important secteur, avec plus de 1 100 emplois dans la région, la production alimentaire et la récupération et la valorisation des matières résiduelles constituent deux autres moteurs économiques importants, avec respectivement 900 et 450 emplois.
Les équipements de transport spécialisés ainsi que la fabrication de machinerie et d'équipement de production complètent le tableau avec tous deux une moyenne de 500 employés.
Le milieu régional des affaires reconnaît que l'étroite proximité qui existe entre les milieux politique et économique a contribué à l'essor de Victoriaville. Pour favoriser son développement industriel et commercial, la Ville a mis sur pied en 2002 la Corporation d'initiative industrielle de Victoriaville (CIIV), un organisme dont le mandat était d'encadrer et d'accompagner les entrepreneurs dans leurs projets. Le CIIV s'est également vu confier la promotion et la vente des terrains du parc industriel Fidèle-Édouard-Alain, le deuxième parc industriel de Victoriaville, créé en 2004.
" La Ville a prévu maximiser l'occupation de ce dernier d'ici 2024. Jusqu'à ce jour, le tiers des 10 millions de pieds carrés ont trouvé preneur auprès de 25 entreprises ", indique René Thivierge, qui agit également à titre d'administrateur pour le CIIV.
Des atouts concurrentiels
Victoriaville a su déployer ses charmes pour inciter les entreprises industrielles, commerciales et de recherche à venir s'établir dans sa cour. Terrain vendu à 0,45 $ le pied carré (y compris les frais d'infrastructure), raccordement au réseau d'aqueduc de la ville moyennant un montant fixe de 2 500 $ et exemption de taxes foncières sur cinq ans figurent au nombre des mesures proposées aux entrepreneurs.
Résultat ? La CDEBF s'est vue dans l'obligation de demander au ministère du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation de renflouer son Fonds local d'investissement, l'aide financière qu'elle verse sous forme de prêt afin d'appuyer l'entrepreneuriat dans la région. Une bonification qui s'est traduite par un montant supplémentaire de 300 000 $, soit 12 % de l'enveloppe provinciale allouée à ce fonds.
Évidemment, toute cette vitalité économique rapporte des dividendes à la ville qui a vu sa population doubler en moins de 20 ans et son indice de richesse foncière atteindre 2,8 milliards de dollars, soit une hausse de 85 % en huit ans. " Nos gens ont fait face à un choix : laisser mourir leur ville ou se retrousser les manches. Heureusement, ils ont choisi la seconde option ", dit M. Thivierge.
1 868
Nombre d'entreprises à Victoriaville, des PME pour la plupart. Quelque 23 000 citoyens occupent un emploi, ce qui donne un taux de chômage de 5,4 %.
LES MEILLEURS ENDROITS POUR LANCER UNE ENTREPRISE1
au Canada
1. Saskatoon (Sasketchewan)
2. Grande-Prairie (Alberta)
3. Joliette (Québec)
4. Moose Jaw (Sasketchewan)
5. Lloydminster (Alberta et Saskatchewan)
6. Alma (Québec)
7. Victoriaville (Québec)
8. Régina (Sasketchewan)
9. Val d'Or (Québec)
10. Prince-Albert (Sasketchewan)
Au Québec
1. Joliette
2. Alma
3. Victoriaville, Québec
4. Val-d'Or
5. Rouyn-Noranda (11e)
6. Thetford Mines (12e)
7. Saint-Jean-sur-Richelieu (13e)
8. Trois-Rivières (16e)
9. Salaberry-de-Valleyfield (21e)
10. Sherbrooke (23e)
1 Selon la compilation de 12 indicateurs, dont la diversité des secteurs d'emploi et les prévisions d'embauche.
Source : Fédération canadienne de l'entreprise indépendante
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