Trois cas, trois stratégies

Publié le 16/05/2009 à 00:00

Trois cas, trois stratégies

Publié le 16/05/2009 à 00:00

La crise financière a mis à mal le portefeuille des investisseurs et ébranlé leur confiance. Que faire pour corriger le tir et profiter de la reprise boursière qui s'amorce - C'est ce que nous avons demandé à des experts en leur soumettant trois cas fictifs : celui d'une jeune famille, d'un gestionnaire à la mi-carrière et d'un couple qui partira à la retraite dans quelques années.

Catherine et Pascal : une jeune famille

Catherine (28 ans) et Pascal (34 ans) vivent en union de fait depuis cinq ans. Ils ont un enfant de 18 mois.

Catherine travaille en communication dans une entreprise de taille moyenne, tandis que Pascal, un technicien en électronique, est travailleur autonome (non incorporé).

Aucun ne participe à un fonds de pension d'employeur. Les conjoints n'ont pas d'autres dettes que leur marge de crédit et leur hypothèque. Ils n'épargnent pas de façon systématique.

La crise financière a fait chuter de 25 % la valeur du portefeuille REER de Pascal, qui est passé de 13 300 à 10 000 $.

Celui de Catherine a perdu 15 %, passant de 5 900 à 5 000 $, ce qui n'est pas sans l'inquiéter.

Pour sa part, Pascal ne se pré occupe pas trop de la baisse de son régime enregistré, car il est optimiste devant les perspectives des marchés financiers.

Cette année, le couple devra commencer à rembourser son régime d'accession à la propriété (RAP) : Hubert jusqu'à concurrence de 1 333,33 $ par année pendant 15 ans, Catherine jusqu'à concurrence de 666,66 $ par année.

LES CONSEILS DES EXPERTS

> Gaétan Veillette, directeur de division au Groupe Investors, croit que Pascal doit maintenir son approche de placement à long terme. De son côté, Catherine présente un profil d'investissement de style prudent-modéré. " Dans son esprit, la stabilité de l'investissement prime sur les notions de croissance du patrimoine, dit-il. Catherine ne devrait pas faire de placements hors de sa zone de confort. "

> M. Veillette propose d'établir un programme d'épargne de 381 $ par mois au REER de Catherine et de 436 $ par mois au REER de Pascal. Ce niveau d'épargne REER tient compte de la cotisation accrue au REER de 2 000 $ par an pour rembourser le RAP.

> Paolo Brisebois, président de Gestion de patrimoine Brisebois et Forbes, précise que l'épargne REER de Catherine devrait être dirigée vers des fonds équilibrés et des produits à rendement garanti, comme des certificats de placement et des obligations. Quant à Pascal, il pourrait composer son REER à 70 % de fonds communs d'actions canadiennes et à 30 % de fonds distincts d'actions canadiennes et internationales comportant un revenu minimum garanti.

> Ce jeune couple avec enfant devrait contracter une assurance vie permanente de 170 000 $, avec une prime estimée entre 120 et 130 $ par mois pour les deux afin de couvrir leurs paiements hypothécaires advenant le décès de l'un d'eux, conseille M. Brisebois. " Si les deux décédaient, cette protection aiderait à mieux couvrir les frais de subsistance de l'enfant. L'autre option serait de choisir une assurance temporaire de 10 ou 20 ans, dont la prime mensuelle serait plus abordable ", explique-t-il.

> M. Veillette recommande aussi de recourir au régime enregistré d'épargne-études à raison de 200 $ par mois.

> Il suggère à Catherine et Pascal d'investir chacun 2 500 $ dans un compte d'épargne libre d'impôt (CELI). " En cas de besoin, leur marge de crédit leur servira pour financer des dépenses imprévues ", précise M. Veillette.

Lise et Louis : à l'aube de la retraite

Lise et Louis, agés tous deux de 55 ans, sont mariés, et leurs deux enfants sont autonomes financièrement.

Lise est infirmière, et Louis, superviseur de la fabrication dans une PME. Le couple possède une maison entièrement payée, d'une valeur de 250 000 $.

Tous deux veulent prendre leur retraite à 60 ans et aimeraient voyager au cours des cinq premières années de la retraite, avec un budget estimé à 15 000 $ par an.

Le hic, c'est que le portefeuille de Lise, basé sur un profil d'investisseur audacieux, a chuté de 50 % depuis juin 2008, passant à 50 000 $. Celui de Louis a gagné 3 % durant la même période puisqu'il est surtout constitué de dépôts garantis.

Lise s'inquiète du fait que le portefeuille du couple ne produira peut-être pas assez de rendement pour assurer leur subsistance à la retraite.

LES CONSEILS DES EXPERTS

> Si, à la retraite, les conjoints font passer leurs dépenses à 80 % du niveau actuel, ils pourront prendre leur retraite à 60 ans et disposer de revenus suffisants, souligne Gaétan Veillette.

> " D'ici là, ils devraient en priorité régler leurs dettes personnelles à même leurs liquidités, car les intérêts, quoique faibles actuellement, ne sont pas déductibles du revenu imposable. En contrepartie, les intérêts générés par les placements non enregistrés s'ajoutent au revenu impo sable ", explique-t-il.

> M. Veillette leur recom mande aussi d'utiliser au maximum leurs droits de cotisation au REER. " La baisse des marchés boursiers offre de belles occasions ", souligne-t-il.

> À l'approche de sa retraite, Louis devrait répartir progressivement son portefeuille REER en trois paniers, avec des produits de placement différents pour chacun : l'un pour subvenir aux besoins au cours des deux premières années de la retraite, un autre pour les trois à cinq premières années, et le troisième pour les années suivantes. De cette façon, Louis répartira le risque et s'assurera d'avoir assez d'épargne durant toute sa retraite.

> " L'espérance de vie augmente progressivement. Il est donc sage de planifier de vivre jusqu'à 90 ans, tout en étant protégé en cas de décès ou d'invalidité : testament, mandat d'inaptitude, assu rance maladie grave ou soins de longue durée. Par conséquent, le portefeuille de retraite doit être équilibré selon les perspectives de décaissement et non uniquement en fonction de l'âge ", insiste-t-il.

> Afin de compléter ses trois paniers et d'améliorer son rendement, Louis pourrait consacrer entre 20 et 30 % de son portefeuille à des fonds distincts avec prime procurant un revenu minimum garanti de 5 à 7 % (sous certaines conditions), suggère Paolo Brisebois.

> Compte tenu de son profil d'investisseur et de son âge, Lise devrait abaisser progressivement le niveau de risque de son portefeuille, en le remaniant comme suit, conseille M. Brisebois : 30 % en fonds distincts diversifiés avec prime entre 5 et 7 % assurant un revenu à la retraite; 30 % composés d'un panier de dépôts garantis ou d'obligations; et 40 % en fonds équilibrés.

Simon, gestionnaire à la mi-carrière

Simon, 42 ans, est gestionnaire intermédiaire dans une firmeconseil en informatique. Il est célibataire et n'a pas d'enfant.

Simon détient des options d'achat d'actions octroyées par son employeur, visant 1 000 actions émises à 12 $ chacune (l'option doit être exercée d'ici le 31 décembre 2009) et 1 100 actions émises à 8 $ (l'option doit être exercée d'ici le 31 décembre 2011). Actuellement, la valeur au marché de l'action est de 10 $.

Simon possède un duplex d'une valeur de 300 000 $, où il habite. Le loyer de l'autre logement lui rapporte 1 000 $ par mois. La location lui rapporte un bénéfice de 3 000 $ par année, une fois les dépenses payées, mais non le prêt hypothécaire.

Depuis un an, Simon cotise pour 5 000 $ par an au REER collectif de son employeur.

Son porte feuille de placements vaut 100 000 $, une baisse de 36 % par rapport à l'automne dernier. Simon ne s'attendait pas à une telle chute. Sa confiance a été à ce point ébranlée qu'il a cessé de p cotiser à son REER.

> Gaétan Veillette suggère à Simon de recommencer à cotiser au REER et de faire appel à un conseiller financier pour déterminer son profil d'investisseur.

> Il est important pour Simon de maximiser ses cotisations aux divers régimes de retraite, en priorisant le REER collectif, conseille-t-il.

> " Simon peut aussi exercer l'option d'achat d'actions à 8 $ par unité, car ce prix est inférieur à la valeur marchande actuelle de l'action, et attendre à plus tard pour exercer l'autre option. "

> Paolo Brisebois est du même avis. " L'option d'achat d'actions pourrait être exercée en transférant cette somme dans son REER, poursuit-il. Il pourrait utiliser le remboursement d'impôt pour souscrire un CELI. "

> M. Brisebois signale que Simon pourrait renégocier son prêt hypothécaire pour tirer avantage de la faiblesse des taux. " À priori, il faudra évaluer ce qu'il lui en coûtera de briser son hypothèque actuelle. Une autre option consisterait à établir une marge de crédit hypothécaire pour profiter de la faiblesse des taux. Cette marge de crédit lui permettrait de rembourser 15 % de l'hypothèque par année et ainsi de doubler les paiements jusqu'au renouvellement du terme hypothécaire. À la fin du terme, une majoration de l'hypothèque permettrait de régler la marge. "

dossiers@transcontinental.ca

À la une

Donnez de la valeur aux personnes très grosses

Mis à jour à 11:56 | Camille Robillard

LA BOÎTE À EDI. Les entreprises qui misent sur la représentation dans leurs communications ont un avantage concurrentiel

Les changements climatiques menacent les pollinisateurs, prévient une étude

Les populations de pollinisateurs sont en déclin à travers le monde.

Bourse: Wall Street ouvre en ordre dispersé après un record

Mis à jour à 12:05 | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS.