Sept emballages écoresponsables

Publié le 29/05/2010 à 00:00

Sept emballages écoresponsables

Publié le 29/05/2010 à 00:00

Environ un tiers du poids de nos poubelles vient des emballages. Plusieurs entreprises ont décidé d'agir afin de réduire leurs déchets à la source. C'est même devenu une obligation, puisque Québec leur impose des frais liés à la gestion des matières résiduelles qu'engendrent leurs produits. Elles subissent aussi la pression de leurs clients, Walmart notamment, qui exigent que leurs fournisseurs respectent certaines normes en matière d'emballage. Voici sept fabricants qui proposent des solutions remarquables.

1 Ubisoft

La fin des manuels de jeux

La société d'origine française, qui possède un des plus importants studio de développement à Montréal, a pris un virage écologique pour éliminer les manuels de jeux accompagnant ses produits destinés aux consoles PlayStation 3 et Xbox 360.

Plutôt que d'imprimer les instructions sur du papier, Ubisoft les a intégrées directement au jeu. En plus de préserver la ressource naturelle, ce geste permet à l'entreprise d'offrir à ses clients des manuels de jeux plus détaillés et un accès rapide et intuitif à l'information. Selon des données internes, une seule tonne de papier utilisée pour la production de livrets requiert deux tonnes de bois, soit environ 13 arbres, et libère une énergie nette de 28 millions de BTU (ce qui équivaut en moyenne à une année de dépense énergétique pour une résidence).

Ubisoft est allée encore plus loin en mettant au point des boîtiers DVD écologiques fabriqués à 100 % de polypropylène recyclé. Le premier boîtier du genre a été lancé le 27 avril avec la version PC du jeu Tom Clancy's Splinter Cell Conviction.

2 Eaux Naya

Bouteille recyclable

L'embouteilleur québécois d'eau de source est devenu, en avril, la première entreprise du secteur à utiliser des bouteilles faites de plastique recyclé. La matière utilisée vient de matériaux qui ont déjà servi comme contenants de boissons. Ils sont triés, nettoyés et transformés pour en fabriquer de nouvelles bouteilles.

La volonté écolo ne s'arrête pas là. En plus d'être entièrement recyclé, le contenant conçu par Naya est 100 % recyclable. Pour développer ses nouveaux emballages, l'entreprise a commencé par intégrer 25 % de matières recyclées, puis 50 %, afin de soumettre les bouteilles à une batterie de contrôles de qualité.

La forme des bouteilles d'eau de l'entreprise, qui puise sa ressource à Mirabel, a également été redessinée. Cette opération a permis de réduire de 26 % la quantité de plastique utilisée dans la fabrication d'un contenant d'un litre et demi.

3 Puma

Penser " en dehors de la boîte "

Marque très prisée d'une clientèle jeune et sensibilisée à l'environnement, Puma a trouvé une manière d'éliminer les boîtes à chaussures. Après 21 mois de travail et 2 000 idées, le fabricant allemand de souliers de course a développé une nouvelle façon de réduire les quantités de carton et le nombre de sacs de plastique utilisés pour transporter les boîtes de chaussures. Les produits sont maintenant vendus dans des emballages qui se transforment en sacs de tissu.

Selon l'entreprise, cette initiative lui permettra de réduire de 65 % ses dépenses en papier. " En d'autres mots, cela permettra d'économiser approximativement 8 500 tonnes de papier, 20 millions de mégajoules d'électricité, 1 million de litres d'essence et 1 million de litres d'eau ", indique le site Internet de l'entreprise.

4 Method

La bouteille remplacée par le sachet

Développée avec des préoccupations liées au développement durable, l'entreprise de fabrication de produits de soins personnels lancée par deux jeunes américains visionnaires, Eric Ryan et Adam Lowry, consacre des efforts considérables pour que sa conduite soit la plus écologique possible. L'approche de la société californienne, qui vend ses produits partout dans le monde, passe par la conception et la fabrication de contenants les plus verts possible.

Ainsi, elle a développé des sachets de plastique pour remplacer les traditionnelles bouteilles de savon à mains. La fabrication des sachets nécessite moins de plastique et permet de réduire la consommation d'énergie. " Leur démarche est très intéressante, car elle montre qu'une société peut connaître une réussite commerciale tout en adoptant une attitude responsable ", explique Sylvain Allard, directeur du programme de design graphique à l'UQAM. Il salue notamment le caractère réutilisable des bouteilles dessinées par l'entreprise, qui sont suffisamment belles pour donner aux consommateurs l'envie de les remplir.

5 Tilton Plastique

Un plastique fait à partir de plantes

Le contenant " Biogo " mis sur le marché par l'entreprise de Saint-Augustin de Desmaures est l'archétype même de l'emballage vert. Face à une demande croissante de ses clients pour des contenants plus écolos, l'entreprise a développé des produits faits à partir d'acide polylactique, un polymère entièrement biodégradable. Ces emballages sont une excellente solution de rechange aux contenants de plastique traditionnels fabriqués à partir de pétrole, une ressource non renouvelable et polluante. Ce matériau est complètement naturel puisqu'il est fabriqué à partir de plantes.

L'entreprise achète des pastilles de biopolymère qu'elle transforme ensuite en feuilles, puis en contenants. " C'est très populaire pour la vente au détail. On travaille avec de grands détaillants, comme Métro, Iga, Loblaw's et Sobeys, des entreprises de transformation alimentaire comme Biscuits Leclerc et des établissements indépendants, comme des boucheries et des poissonneries ", explique Frédéric Noël, directeur des ventes.

Le matériau utilisé pour produire les contenants est très dense, ce qui permet de réduire la quantité de matière première nécessaire. La fabrication permet aussi d'économiser sur les dépenses énergétiques, puisque sa production nécessite 55 % moins de chaleur qu'un contenant traditionnel à base de pétrole. Les contenants " Biogo " ont d'ailleurs remporté récemment la médaille d'argent lors du gala " Sustainable Packaging Leadership Awards " organisé par The Packaging Association of Canada.

6 Help Remedies

Aidez-moi à biodégrader !

Ce fabricant de médicaments situé à New York prouve que design et écologie se marient à merveille. Contrairement aux grandes entreprises pharmaceutiques qui offrent leurs produits, dans des emballages de format géant et souvent extrêmement colorés à l'aide d'encres polluantes, Help Remedies a opté pour la simplicité. L'entreprise offre une douzaine de médicaments usuels (acétaminophène et ibuprophène, loratadine pour les allergies, par exemple) dans des emballages individuels fabriqués à partir de pulpe de papier et de polylactide, deux matières biodégradables. Sur l'emballage, on peut lire des inscriptions simples comme " Help, I can't sleep ", " Help, I have a headache " ou encore " Help, I have allergies " avec le médicament correspondant. " C'est un produit très ludique. C'est une approche où l'on valorise le produit lui-même et le plaisir de l'emballage ", juge Sylvain Allard, directeur du programme de design graphique à l'UQAM et professeur.

Le site Internet de l'entreprise précise avec ironie que " nous utilisons ces matières parce qu'elles sont intéressantes du point de vue du look et qu'elles sont décomposables, ce qui signifie que, un jour, elles auront peut-être servi à faire pousser un arbre. Peut-être que vous pourrez couper cet arbre et en faire un speedboat ".

7 Rôtisseries Saint-Hubert

50 camions à déchets de moins

Forte de près de 1,9 million de commandes chaque année, la célèbre rôtisserie québécoise a pris un virage important en remplaçant ses emballages par des contenants plus écologiques. Boîtes en carton recyclé plus petites, plateaux-repas et contenants à sauce en carton recyclé, sacs brun en papier : tous les éléments d'emballage sont désormais recyclables.

En procédant ainsi, Saint-Hubert parviendra à éliminer 412 tonnes de déchets acheminés annuellement aux sites d'enfouissement, soit l'équivalent d'environ 250 camions à ordures. L'optimisation des emballages permettra quant à elle une économie en papier et en carton de 136 tonnes par année.

L'entreprise a effectué beaucoup de R-D afin que le passage aux contenants écologiques n'ait pas un impact négatif sur la qualité de ses activités et de son service. " Cela fait deux ans qu'on travaille sur un plan de développement durable. On fait l'inventaire de toutes nos pièces d'emballage, une à une, afin de trouver des solutions de rechange vertes ", explique Catherine Forand, vice-présidente au service de l'approvisionnement.

Un véritable marathon s'est enclenché pour résoudre différents problèmes liés au choix de nouveaux contenants écolos. " Pour la sauce, qui est très chaude, on ne pouvait pas utiliser un plastique recyclable parce qu'il aurait fondu ", illustre-t-elle.

Avant de passer aux nouveaux emballages, l'entreprise a réalisé des essais dans une dizaine de restaurants pendant un peu plus deux mois.

dossiers@transcontinental.ca

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