RRQ : les entreprises résignées à payer plus

Publié le 26/03/2011 à 00:00

RRQ : les entreprises résignées à payer plus

Publié le 26/03/2011 à 00:00

Si la tendance se maintient, Québec calcule que les entreprises devront verser 2,05 milliards de plus que prévu dans les coffres de la Régie des rentes au cours des six prochaines années. Sur cette période, le taux de contribution passera de 9,9 à 10,8 %.

Cette hausse progressive n'a pas provoqué l'ire des dirigeants d'entreprises, conscients comme tout le monde que la réserve tombera à sec en 2039, si rien n'est fait. Les augmentations annoncées représentent tout de même une ponction supplémentaire dans les poches des entreprises.

" La hausse des cotisations à la RRQ, je n'ai rien contre. On a un fichu problème et il faut qu'on s'y attaque, dit le président du conseil et chef de la direction de Druide informatique (logiciel Antidote), André d'Orsonnens. Mais quand tes taxes sur la masse salariale sont plus élevées que dans les autres provinces, ça rend tes entreprises moins concurrentielles. "

Pour cette entreprise de 45 employés, la hausse du taux de contribution entraînera une dépense additionnelle de 5 430 $ l'an prochain. En 2017, Druide informatique estime qu'elle devra débourser 8 839 $ de plus qu'aujourd'hui, en tenant compte de la croissance de sa masse salariale et du taux qui sera alors en vigueur.

Du côté de Cascades, qui compte 4 000 employés dans la province, la note sera plus salée. La hausse du taux entraînera un débours supplémentaire de quelque 130 000 $ l'an prochain. D'ici à 2017, l'entreprise de Kingsey Falls calcule que le changement de taux lui aura coûté entre 2 et 2,5 millions de dollars (M$) (le calcul présume que la masse salariale demeurera inchangée).

Dans le commerce de détail, où les travailleurs gagnent en moyenne 25 000 $, la hausse annuelle de contribution frôlera en tout les 100 $ par personne, en 2017.

" Étant donné qu'il y a 630 000 employés dans le secteur, on peut penser que la hausse atteindra 6,3 M$. Ce n'est pas énorme, considérant l'ampleur de notre masse salariale, mais c'est quand même 6,3 millions ", analyse Gaston Lafleur, pdg du Conseil québécois du commerce de détail (CQCD).

RVER : problèmes d'implantation en vue ?

Jugeant l'augmentation des contributions au RRQ " inévitable ", Gaston Lafleur, s'inquiète davantage de la mise en place des régimes volontaires d'épargne-retraite (RVER), et pas seulement dans le commerce de détail. " Presque 90 % des entreprises du Québec ont moins de 20 employés. C'est certain que ça va occasionner de sérieux problèmes sur le plan de l'implantation, car tout le monde n'a pas l'expertise nécessaire. Et c'est possible qu'on crée des régimes pour un seul employé. "

Tous les employeurs qui n'offrent pas déjà un régime de retraite à leurs troupes devront leur proposer un RVER. Ce nouvel instrument de placement sera géré par un tiers (une compagnie d'assurance ou une institution financière) et les entreprises ne seront pas tenues d'y contribuer. Par contre, la paperasse occasionnera des dépenses, fait remarquer Yves Millette, vice-président principal aux affaires québécoises de l'Association canadienne des assurances de personnes (ACCAP).

M. Millette admet cependant que l'éventuelle création des RVER est une bonne nouvelle pour les assureurs, qui pourront offrir de nouveaux produits aux petites entreprises.

marie-eve.fournier@transcontinental.ca

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