Pourquoi la hausse du dollar a nui aux TI

Publié le 01/06/2013 à 00:00

Pourquoi la hausse du dollar a nui aux TI

Publié le 01/06/2013 à 00:00

Comparativement aux États-Unis, le Canada et surtout le Québec accusent un sérieux retard en matière d'investissement dans les technologies de l'information (TI). Comme les entreprises canadiennes achètent la majeure partie de ces équipements chez leurs voisins du Sud, plusieurs analystes justifiaient jusqu'ici le phénomène par la faiblesse du pouvoir d'achat des années 1990. Mais, avec la hausse du dollar canadien, il devient difficile d'expliquer la raison pour laquelle les entreprises n'ont pas profité de l'occasion pour mieux s'équiper.

Et on ne parle pas d'un léger avantage : le prix des TI en dollars canadiens a chuté de plus de 35 % entre 2002 et 2007 à la suite de l'appréciation du huard. Pourquoi alors passer à côté d'une telle possibilité d'améliorer sa productivité ?

Une situation sous la loupe

Pour tirer cette question au clair, nous avons réalisé une étude qui nous a appris que les pertes de revenus causées par une hausse du taux de change dépassent les bénéfices engendrés par un pouvoir d'achat plus élevé.

Bon nombre d'entreprises canadiennes exportent leur production aux États-Unis. Par conséquent, leurs revenus baissent lorsque le dollar s'apprécie. Or, des marges de profit plus faibles ne jouent pas en faveur des politiques d'investissement. La hausse du taux de change n'aurait donc pas que des effets bénéfiques pour les entreprises canadiennes. Cette appréciation est donc directement responsable de leur faible propension à acheter de la machinerie et de l'équipement.

Le Québec plus vulnérable aux fluctuations

Plus spécifiquement, l'étude montre qu'une appréciation du dollar canadien de 10 % entraîne une baisse de la probabilité que les grands exportateurs du pays - ceux qui réalisent plus de 80 % de leurs ventes à l'étranger - fassent des investissements de l'ordre de 9 points de pourcentage. Moins pénalisées, les autres entreprises connaîtraient une baisse de 3,5 points de pourcentage. L'investissement au Québec semble encore plus touché par les fluctuations du huard. Une appréciation de la monnaie de 10 % abaisse la probabilité qu'une entreprise québécoise investisse de 4,8 points de pourcentage.

Ainsi, les résultats montrent que les variations du taux de change ont un effet significatif sur la décision d'investir de la part des entreprises. Cet impact semble provenir principalement du canal «revenu». En d'autres termes, plus une entreprise exporte une proportion importante de sa production à l'étranger, plus l'appréciation du taux de change entraînera une détérioration de sa compétitivité sur les marchés mondiaux et fera diminuer sa propension à investir dans l'équipement.

Objectif : protéger les revenus

En exportant majoritairement aux États-Unis, les entreprises canadiennes se rendent vulnérables aux fluctuations d'une seule devise : le dollar américain. Pour mieux protéger leurs revenus de cette volatilité, elles ont donc tout intérêt à diversifier leurs marchés d'exportation et à utiliser certains instruments de couverture du taux de change. Ces stratégies pourraient avoir des effets bénéfiques sur leurs décisions d'investir.

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