Gatineau compte devenir une référence mondiale langagière au même titre que Los Angeles, New York ou Bruxelles. " Un objectif que nous croyons réalisable d'ici 2020 ", soutient Jeffrey MacHan, directeur régional du bureau de l'Outaouais du Ministère du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation (MDEIE).
Avec l'attribution du créneau d'excellence Industrie de la langue du programme ACCORD du MDEIE, Gatineau commence à se mobiliser pour que les entreprises langagières élisent domicile dans sa cour plutôt qu'à Ottawa. Outre le MDEIE, qui dispense les fonds de soutien au développement des créneaux d'excellence (plus de 2 millions de dollars dans ce cas-ci), le Centre local de développement (CLD), le Conseil régional des élus (CRE), Emploi Québec et la Ville travaillent de concert pour faire de la région une référence linguistique mondiale.
Ces organismes élaborent actuellement une offre de services intégrés pour rendre la région encore plus attrayante aux yeux des entrepreneurs. Services d'accompagnement, crédits d'impôt remboursables, crédit d'impôt foncier, des coûts de location de bureaux trois à cinq fois moins chers que de l'autre côté de la rivière... " Tous ces avantages s'ajoutent aux fonds du programme ACCORD, qui accorde une aide financière non remboursable totalisant jusqu'à 60 % à des regroupements de deux entreprises et plus qui choisissent de s'établir dans la région ", souligne M. MacHan, qui s'enthousiasme devant cette nouvelle initiative régionale. L'industrie de la langue, note-t-il, demeure l'un des rares secteurs qui échappe à la crise économique en raison des besoins constants de la fonction publique et de ceux liés à la mondialisation du commerce.
" Si j'étais un entrepreneur dans ce domaine, j'aimerais m'installer là où se déroule l'action, là où se trouve la clientèle, soit le plus important marché langagier au pays : le gouvernement fédéral ", aime à rappeler M. MacHan.
Un marché unique
C'est justement ce qu'a fait le fabricant de logiciels d'aide à la traduction Technologies JiveFusion, en 2007. Avant même l'attribution du créneau d'excellence de la langue, l'entreprise a décidé d'y planter ses racines. " L'Outaouais est un bassin important de traduction au pays grâce à la présence du gouvernement fédéral. Cet emplacement unique, à la frontière entre les provinces du Québec et de l'Ontario, nous permet de tester les fonctions et l'utilité de nos produits auprès de traducteurs professionnels dans les deux langues. De plus, nous ne sommes pas trop éloignés de Montréal ni de Toronto ", explique Alain Chamsi, président directeur général de Technologies JiveFusion.
M. Chamsi est fier de participer à l'émergence d'une nouvelle grappe industrielle dans la région. " À notre arrivée, il y avait peu de soutien, très peu de suivi. Depuis quelque temps, on sent que les choses bougent. C'est stimulant pour notre industrie ", ajoute-t-il.
Des lacunes à combler
Malgré tous les avantages que présente l'Outaouais pour la jeune industrie de la langue, Jeffrey MacHan concède que certains facteurs devront être corrigés pour que Gatineau puisse aspirer à un rôle de chef de file. La région devra améliorer ses structures d'accueil. La difficulté qu'a l'Outaouais à offrir des soins de santé adéquats constitue un frein majeur au développement. La pénurie de locaux en milieu urbain représente, elle aussi, un obstacle. Les propriétaires immobiliers préfèrent construire et louer des tours à bureaux aux organismes gouvernementaux desquels ils tirent de meilleurs revenus et des baux à plus long terme.
Des soucis auxquels ont promis de s'attaquer tous les acteurs qui
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