Après cinq ans de collaboration, Bell Canada et Microsoft ont décidé de se séparer. Les portails Internet, Sympatico et MSN, retrouvent leur autonomie d'avant juin 2003.

Le divorce aura des répercussions sur la hiérarchie des sites Internet les plus fréquentés au pays. Sympatico.msn.ca attirait près de 18,5 millions de visiteurs uniques chaque mois, au deuxième rang derrière Google. De ce nombre, près de 5 millions optaient pour la version française du portail.

Que comprendre de cette décision ? Nadine Mercure, rédactrice en chef de la version française du portail MSN.ca, a répondu à nos questions.

Journal Les Affaires - Pourquoi cette séparation entre Sympatico et MSN ?

Nadine Mercure - Le Web a beaucoup évolué en cinq ans. À l'époque, Bell voulait avoir accès à la technologie Microsoft. De son côté, Microsoft voulait profiter de la portée de Bell en tant que fournisseur d'accès Internet.

Aujourd'hui, le nerf de la guerre, c'est la publicité en ligne. Microsoft, qui générait la plus grande part de trafic, voulait récupérer 100 % des bénéfices.

JLA - Quel sont vos objectifs de croissance ?

N.M. - Le trafic va se partager entre les entités au départ. Par contre, on espère regagner des parts de marché importantes pour pouvoir se positionner comme le site le plus visité au Canada derrière Google, tant en français qu'en anglais.

JLA - Quel est l'impact de cette décision sur l'emploi à Montréal et au Canada ?

N.M. - Du côté de Sympatico, les effectifs sont stables. Du côté de MSN, nous avons créé 60 emplois.

À Montréal, l'équipe éditoriale compte 10 personnes pour gérer le portail français. On espère pouvoir grossir les deux équipes dans les prochaines années.

On produit quelques contenus à l'interne, mais on cherche des partenaires de contenu, comme les nouvelles de Radio-Canada, Protégez-Vous... Nous avons également une entente avec Transcontinental.

andre.dubuc@transcontinental.ca