L'implantation de nouvelles technologies à l'aéroport Pierre-Eliott-Trudeau facilitera grandement la vie des voyageurs d'affaires, qui représentent le tiers des 14 millions de passagers y passant chaque année.
En effet, les voyageurs qui partent de Montréal peuvent maintenant s'enregistrer grâce à leur téléphone intelligent, étiqueter eux-mêmes leurs bagages depuis des bornes électroniques et profiter du contrôle frontalier automatisé aux douanes canadiennes et américaines.
Finies les longues minutes d'attente à la douane américaine. «Grâce aux nouvelles bornes automatisées inaugurées en septembre, le passage prend moins de 20 minutes, même aux heures de pointe», précise Christiane Beaulieu, vice-présidente, affaires publiques et communications, à Aéroports de Montréal.
L'expérience est d'ailleurs si concluante que la U.S. Customs and Border Protection songe installer des systèmes semblables dans les aéroports américains, ajoute-t-elle. Montréal est la troisième ville en Amérique du Nord à avoir installé ces bornes, après Vancouver et Chicago.
Autre avancée : les passagers peuvent maintenant réserver un temps de passage prioritaire à la sécurité au point de contrôle A - qui dessert la zone internationale et domestique -, à l'aide du nouveau service SecurXpress. Et d'ici la fin octobre, les voyageurs pourront également réserver en ligne leur place de stationnement.
Le grand hall, qui se refait une beauté jusqu'en décembre prochain, sera gratifié d'un mur média. Sur ce dernier seront affichés les vols en temps réel, le temps d'attente aux points de fouille et la distance de marche pour les divers services et restaurants. À ce propos, de nouvelles boutiques (Cirque du Soleil, Tristan, La Source) ainsi qu'une microbrasserie Archibald, une première pour l'aéroport, seront ouvertes dans cette aire publique rénovée.
Les travaux d'amélioration de l'aéroport montréalais, dont la nouvelle aire publique, l'installation des nouvelles bornes et l'agrandissement de la jetée internationale d'ici 2016 sont estimés à près de 290 millions de dollars.
Tout cela s'inscrit dans la tendance mondiale à améliorer l'expérience client, explique Mme Beaulieu. Actuellement, les revenus des aéroports proviennent à 70 % du secteur aéronautique. L'industrie souhaite renverser la vapeur et faire des produits connexes ses principales sources de revenus, dit-elle.
Ne vous attendez tout de même pas à voir apparaître, à Montréal-Trudeau, un parc d'attractions avec glissade, une piscine sur le toit ou encore des microchambres avec douche, comme il y en a dans certains grands aéroports européens et asiatiques. «Montréal-Trudeau n'est pas un hub, mais un aéroport d'origine où les passagers passent, en général, moins de trois heures avant d'embarquer», précise Mme Beaulieu.
Encore en expansion
L'aéroport lui-même continue aussi de prendre de l'expansion. Pour mieux satisfaire les passagers de la zone internationale, six nouvelles portes et huit salles d'embarquement seront ajoutées d'ici trois ans.
«Plus de 38 % de nos passagers transitent par l'aire internationale», dit Mme Beaulieu. Montréal-Trudeau offre actuellement 76 destinations internationales sans escale (sans compter les 26 destinations transfrontalières), soit un peu moins que Toronto (89), mais le double des destinations offertes par Vancouver (33).
Malgré tout, Montréal-Trudeau ne frôle pas encore la perfection. L'aéroport montréalais figure au 83e rang du classement des 100 meilleurs aéroports du monde, publié en 2013 par SkyTrax. Derrière Vancouver (8e), Toronto (46e) et Halifax (58e).
Il faut dire que les travaux de l'échangeur Dorval qui tardent à prendre fin (ils ne seront pas terminés avant 2019) nuisent à la facilité d'accès, premier des 39 critères d'évaluation. L'aéroport n'a toujours pas de navette ferroviaire le reliant au centre-ville (2e critère d'évaluation). Soulignons aussi que le sondage, auquel 12,1 millions de passagers dans le monde ont participé, a été réalisé avant l'implantation des nouvelles technologies à l'aéroport montréalais.
Enfin, Montréal-Trudeau n'offre toujours pas de liaison directe avec l'Asie. Mais cette lacune devrait bientôt être corrigée. «D'ici le printemps 2015, voire l'automne 2014, Montréal devrait avoir une liaison avec Beijing», promet Christiane Beaulieu. Un atout fort attendu qui devrait contribuer à améliorer la position de Montréal-Trudeau dans le cercle des grands aéroports mondiaux.
