Mieux exploiter la forêt, l'eau et les mines

Publié le 08/05/2010 à 00:00

Mieux exploiter la forêt, l'eau et les mines

Publié le 08/05/2010 à 00:00

SOLUTION 1

Ne rien jeter

Bien exploiter la ressource forestière, c'est aussi savoir valoriser les résidus. Bois BSL, à Mont-Joli, spécialisée dans la fabrication de planchers de bois franc, transforme les copeaux de bois, des résidus qui ne trouvaient pas preneur, en bûches écologiques.

" Chaque semaine, on remplissait 30 camions de sciure de bois pour laquelle il n'y avait pas de débouchés. C'était un problème pour nous ", affirme Gino Ouellet, propriétaire de l'entreprise qui compte sept usines et emploie 220 personnes.

" Nous avons pensé à trois possibilités : les granules pour les poêles, la litière pour les animaux et la bûche énergétique. C'était coûteux et audacieux de développer la bûche, mais nous étions d'avis que ce projet était le plus porteur ", explique M. Ouellet.

Grâce à la chaleur et à la pression, les machines, importées du Danemark, transforment les résidus de bois en bûches au moyen de la colle naturellement présente dans les fibres ligneuses.

L'entreprise de Mont-Joli a commencé la production en mars 2006. Un an plus tard, les ventes avaient explosé et ce n'est pas fini. La Smartlog pourrait même devenir la source de revenu principale de l'entreprise !

" Le plancher de bois franc représente encore 65 % de notre chiffre d'affaires, mais d'ici trois ans, notre core business sera la bûche ", dit M. Ouellet, qui a fait l'acquisition de deux concurrents afin d'élargir son marché.

La bûche produite au moyen de résidus de bois a toutes les raisons de séduire les amateurs de foyers : elle chauffe mieux, pollue moins et prend peu de place dans la maison.

S'il est plus que satisfait de l'ampleur qu'a pris la production et la vente de bûches dans ses affaires, Gino Ouellet ne renie pas pour autant son premier marché.

" Les deux sont reliés. Si j'arrête de faire des planchers, je n'aurai plus accès à mes copeaux de bois pour faire les bûches et je devrai les acheter. À ce moment-là, je n'aurai plus le contrôle sur les prix ", fait remarquer le propriétaire de Bois BSL.

SOLUTION 2

Élargir ses horizons

Premier Tech Aqua a développé des systèmes de filtration à base de tourbe de mousse de sphaigne et de copeaux de noix de coco, qui remplacent les champs d'épuration.

Les filtres de tourbe développés par l'entreprise de Rivière-du-Loup, qui agissent comme des éponges, parviennent à capter les bactéries présentes dans les eaux usées. Véritable traitement biologique, le processus parvient ainsi à relâcher dans la nature des eaux d'aussi bonne qualité que celles qui quittent les stations d'épuration municipales traditionnelles.

" L'eau qui n'est pas bien assainie peut provoquer une foule de problèmes environnementaux. On n'a qu'à penser aux algues bleues et aux dommages qu'elles causent ", lance Henri Ouellet, président, technologie environnementale, chez Premier Tech.

Au départ, Premier Tech, qui emploie plus de 2 000 personnes, ne se destinait pas à devenir le leader canadien dans la conception, la fabrication et la commercialisation de systèmes d'assainissement autonome des eaux usées et un des trois acteurs principaux de ce secteur en Amérique du Nord.

La société a fait ses premières affaires dans la vente de tourbe de mousse de sphaigne, en horticulture-agriculture surtout.

" Notre expansion est venue de la diversification de nos activités. À l'époque, Bernard Bélanger, actionnaire principal, s'est demandé s'il pouvait utiliser la tourbe à d'autres fins, dit M. Ouellet. Nous avons financé un premier laboratoire, embauché des scientifiques et des chimistes pour faire des recherches. " Ceux-ci ont découvert que la tourbe pouvait être utilisée pour le traitement à petit débit des eaux usées.

" Chez nous, l'innovation c'est majeur ", ajoute-t-il, précisant que, uniquement au siège social, pas moins de 25 scientifiques et ingénieurs travaillent au développement de systèmes d'assainissement des eaux usées.

SOLUTION 3

Emprunter à d'autres

De plus en plus creux et de plus en plus loin. L'industrie minière doit faire appel à des technologies de pointe pour fouiller les entrailles du globe et même... celles d'autres planètes.

" Les ressources en surface sont connues. Soit elles sont déjà exploitées, soit elles ne sont pas suffisamment intéressantes à exploiter ", fait valoir Normand Champigny, consultant minier chez PricewaterhouseCoopers.

Une opinion partagée par Jean Vavrek, directeur exécutif de l'Institut canadien des mines, de la métallurgie et du pétrole.

Un des défis auquel les entreprises d'exploration sont confrontées au Canada et au Québec, c'est de parvenir à percer l'épaisse couche d'argile qui recouvre une bonne partie du bouclier précambrien afin de récupérer des minéraux précieux, comme l'or, le nickel et le cuivre. Pour déceler les gisements éventuels, de nouvelles techniques font tranquillement leur apparition.

Sur ce plan, des entreprises spécialisées ont mis sur pied une technologie grâce à laquelle ils récupèrent des échantillons de la roche en perçant un trou assez étroit, à des profondeurs pouvant atteindre 500 mètres. Des analyses menées sur les échantillons récupérés permettent de définir la concentration de minéraux lourds, qui peuvent révéler le potentiel du sous-sol à cet endroit.

Certains groupes de recherche privés et publics développent des instruments sophistiqués qui, une fois descendus dans un trou profond dans le sol, parviennent à faire une lecture de l'électromagnétisme et de caractériser le sous-sol et ses composantes sur une interface en trois dimensions.

Certaines technologies utilisées dans le domaine de l'imagerie médicale commencent aussi à être adaptées à l'industrie minière. " Beaucoup d'efforts sont déployés pour faire voler des instruments sous un hélicoptère, par exemple, pour capter les signaux venant de la roche, et ainsi différencier la roche stérile du gisement ", explique M. Champigny.

Alors que les ressources se raréfient ou deviennent de plus en plus difficiles à extraire, des groupes privés et des agences publiques sont de plus en plus nombreux à s'intéresser aux possibilités qu'offre la Lune.

L'idée d'une telle aventure est liée à l'exploitation de l'helium-3, un isotope non radioactif qui peut être utilisé pour créer de l'énergie grâce à la fusion nucléaire. Présent en quantités infimes sur Terre, on en trouverait environ un million de tonnes très près de la surface de la Lune. Une quantité suffisamment importante pour alimenter la Terre en énergie pendant des centaines d'années.

" La Lune, c'est aussi un tremplin pour aller chercher des ressources plus loin ", fait valoir Jean Vavrek.

FORÊT

700

Nombre de projets de recherche, de développement et d'innovation en cours dans les entreprises québécoises en foresterie.

Source : Conseil de l'industrie forestière du Québec

EAU

180

Nombre d'entreprises québécoises actives dans le secteur de l'eau répertoriées par RÉSEAU Environnement.

MINES

3,6

Somme moyenne, en millions de dollars, investie par année dans la R-D depuis 10 ans, soit 0,2 % des investissements faits dans la production.

Source : Ministère du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation

dossiers@transcontinental.ca

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