Les revenus sous la loupe

Publié le 07/08/2010 à 00:00

Les revenus sous la loupe

Publié le 07/08/2010 à 00:00

Qu'ont en commun Yahoo!, IBM et Texas Instruments ? Ils ont été largués en Bourse par les investisseurs, décus par leurs revenus jugés insuffisants, et ce, malgré l'annonce de profits encourageants. Par exemple le titre du moteur de recherche a perdu 8 % au lendemain de l'annonce d'un profit par action de 0,15 $ US à son deuxième trimestre, soit un cent de mieux que les prévisions. Malheureusement, la société a affiché des revenus de 1,13 milliard de dollars américains (G$US) alors que le marché attendait plutôt 1,16 G$ US.

Si le niveau des ventes inquiète tant les investisseurs, c'est qu'il envoie un signal quant à la vigueur de l'économie.

"Au début d'une reprise, les entreprises qui ont réduit au maximum leurs coûts durant la récession affichent facilement des profits, explique Patrick Proulx, président de Globevest Capital. D'où l'importance des revenus, c'est-à-dire de la ligne du haut du bilan."

Dans un contexte où la vigueur de la reprise varie beaucoup d'un pays à l'autre et où les pays émergents font figure de locomotives, les revenus permettent de récupérer les sociétés qui résistent mieux à la léthargie de la consommation en Europe et aux États-Unis.

"Des revenus qui progressent moins rapidement que l'ensemble de l'industrie donneront aussi le signal que l'entreprise est en perte de vitesse par rapport à ses concurrents", souligne Ian Ainsworth, vice-président principal à la Financière Mackenzie.

Une action sensible aux signaux

Comme la progression des revenus laisse présager des profits à venir - la "ligne du bas" des résultats -, elle peut influencer le multiple de l'action et son cours. "Le prix des actions est établi en fonction des profits anticipés, rappelle M. Proulx, de Globevest Capital, si bien qu'une simple réduction de 2 % des bénéfices attendus peut faire chuter le cours de 20 %, si le multiple est de 10."

La "ligne du haut" est davantage prise en compte dans les secteurs de la technologie, des produits industriels et des ressources naturelles. "Dans le secteur de la santé, par exemple, on regardera généralement les projets en préparation susceptibles de bonifier les résultats à plus long terme, plutôt que les revenus déclarés", souligne Valérie Cecchini, vice-présidente, gestion de portefeuilles chez Investissements Standard Life.

Cela dit, si de grandes entreprises comme Yahoo! ont déçu, une majorité d'entreprises a récemment comblé ou dépassé les attentes de revenus. Le 21 juillet, le site spécialisé Bespoke Investment Group a en effet estimé que depuis le début de la saison des résultats, 73 % des entreprises ont surpassé les estimations de revenus, comparativement à une moyenne de 69 % de 1999 à aujourd'hui.

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