Les Cris réclament plus de dialogue

Publié le 09/06/2012 à 00:00

Les Cris réclament plus de dialogue

Publié le 09/06/2012 à 00:00

Strateco n'a pas d'autre choix que celui de rallier les Cris à son projet de mine d'uranium à la Baie-James, mais la partie est loin d'être gagnée.

Le Conseil de bande de Mistissini vient d'adopter une position plus tranchée que jamais à son égard. Lors des audiences publiques de la Commission canadienne de sûreté nucléaire (CCSN) sur le projet, à Mistissini le 5 juin, le chef Richard Scecapio a refusé «tout projet de mine d'uranium» et réclamé un moratoire sur le dossier.

En décembre dernier, le conseil de bande avait pourtant signé une entente d'information et de communication de quatre ans avec les dirigeants de Strateco. Mais le chef Scecapio a dit que cette entente «n'a rien changé».

L'avocat John Paul Murdoch, négociateur pour le Grand conseil des Cris, quant à lui, pense qu'à tout le moins, Strateco devrait suspendre ses travaux et s'atteler à renouer ses relations avec la communauté crie. Et ce, même si elle obtient le feu vert de la CCSN pour construire une rampe d'exploration souterraine.

«Cela n'a pas de sens de bâtir la rampe à ce stade-ci. Prendriez-vous au sérieux quelqu'un qui vous dit qu'il vous écoute, mais qui exécute des travaux en même temps ?» a demandé M. Murdoch en marge d'un colloque minier organisé le 31 mai à Val-d'Or.

M. Murdoch a rappelé qu'Hydro-Québec avait procédé de la sorte après avoir fait face à de l'opposition à propos d'un projet de barrage. «Elle a reporté ses travaux de 12 mois, et ce faisant, elle a démontré que les bons rapports avec la communauté crie étaient réellement une priorité pour elle», a plaidé M. Murdoch.

Ce dernier se défend bien d'être opposé au projet Matoush. Les Cris «ne veulent pas être perçus comme étant opposés au développement minier, car ils vont en profiter, rappelle-t-il. Mais dans ce dossier, il y a eu tant de désinformation et Strateco a vraiment fait un travail de relations publiques si pourri qu'il subsiste plus de questions que de certitudes. Il faut régler ce problème d'abord», soutient-il.

Une opinion qui compte

Celui qui a négocié l'accord de la Paix des Braves n'est pas la seule personnalité crie «prodéveloppement» à s'inquiéter du manque d'acceptabilité sociale. «La population n'a pas été bien informée», pense Ted Moses, président du Secrétariat aux alliances économiques Nation Crie Abitibi-Témiscamingue, homme d'affaires puissant et ancien chef du Grand conseil des Cris (qui a signé la Paix des Braves). Jim McLeod, président de la firme de consultation environnementale crie Enviro-Cri avait aussi déploré le «mauvais départ» de Strateco.

Chez Strateco, le président Guy Hébert a admis en mars dernier, lors d'une entrevue avec Les Affaires, que l'entreprise «aurait pu s'y prendre plus tôt» pour ouvrir un dialogue avec la communauté.

Le tribunal de la CCSN dispose de 30 jours ouvrables après les audiences pour décider s'il accorde la licence à Strateco. Après quoi, on attend le feu vert de la sous-ministre de l'Environnement du Québec. L'hiver dernier, le gouvernement fédéral a accepté le projet, mais pas Québec, ce qui prouve à quel point le dossier est délicat.

À la une

Le Québec pâtira-t-il de la guerre commerciale verte avec la Chine?

17/05/2024 | François Normand

ANALYSE. Les producteurs d’acier craignent que la Chine inonde le marché canadien, étant bloquée aux États-Unis.

Bourse: Wall Street finit en ordre dispersé, le Dow Jones clôture au-dessus des 40 000 points

Mis à jour le 17/05/2024 | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS. La Bourse de New York a terminé en ordre dispersé.

À surveiller: AtkinsRéalis, Boralex et Lightspeed

17/05/2024 | Charles Poulin

Que faire avec les titres AtkinsRéalis, Boralex et Lightspeed? Voici des recommandations d’analystes.