Les conseils des spécialistes aux entreprises

Publié le 31/01/2009 à 00:00

Les conseils des spécialistes aux entreprises

Publié le 31/01/2009 à 00:00

En temps de crise, l'argent est roi - cash is king, en anglais. Obtenir du capital pour les entrepreneurs qui comptent investir se complique, alors que rester à flot devient la seule préoccupation des entrepreneurs en difficulté.

Voici quatre conseils d'experts pour ne pas manquer de liquidités pendant la traversée du désert.

1 Contrôlez vos liquidités avant tout

La priorité de l'entrepreneur dont la société se trouve dans une situation financière fragile est de passer de la croissance des revenus au contrôle serré des liquidités.

Une vigilance de tous les instants est de rigueur en ce qui a trait aux comptes clients. "Trop souvent, je vois des entrepreneurs qui sont surtout axés sur les ventes et qui ont laissé au contrôleur toute la gestion de leur trésorerie", dit François Touchette, directeur régional, services aux entreprises, de la Banque de Montréal.

L'entrepreneur doit surtout éviter de se transformer en banquier en acceptant de se faire payer dans un délai excédant 30 jours. Il doit aussi s'assurer que ses comptes clients lui sont payés dans les délais prévus.

Marcel Dutil, président du conseil d'administration et chef de la direction de Canam Manac, recommande de reporter le plus possible les dépenses non urgentes, notamment en gardant les stocks au minimum. "Les banquiers tolèrent bien moins le manque temporaire de fonds que dans les années 1980", dit-il.

2 Conservez vos marges de crédit

"Les marges de crédit, c'est de l'or en barre", dit Daniel Paillé, professeur à HEC Montréal et ancien ministre péquiste.

Même si vous n'en avez pas besoin dans l'immédiat, renouvelez-les ou cherchez à en obtenir de nouvelles. Même si les banques facturent des commissions aux entreprises qui n'utilisent pas leur marge de crédit pendant un certain temps. "Les frais de stand-by sont la dernière dépense à supprimer", dit M. Paillé.

Si, au renouvellement de votre marge, les conditions d'utilisation sont moins avantageuses que dans le passé, conservez-la tout de même. Véritables polices d'assurance, les marges de crédit peuvent vous aider à traverser une période difficile, où vous ne pouvez percevoir vos comptes clients ni vendre vos stocks.

Toutefois, si vous devez les utiliser pour financer des pertes, il y a un problème, dit M. Touchette.

3 Communiquez avec votre banquier

Une surprise est la chose que déteste le plus un banquier. Plutôt que de tenter de cacher des difficultés, prenez les devants et parlez de vos craintes dès que possible. "Un entrepreneur a beaucoup à gagner à être transparent avec son banquier", affirme M. Touchette.

Dans la mesure où vous avez la situation en main, une renégociation des modalités des prêts est tout à fait envisageable, avance-t-il. Un banquier acceptera de reporter certains paiements d'intérêts si c'est la condition pour récupérer son capital, explique M. Paillé.

"Même si votre banquier vous menace de prendre les clés de votre entreprise, dites-vous bien qu'il ne veut pas prendre votre place."

Pour vous préparer à le rencontrer, M. Paillé recommande d'élaborer trois scénarios : un de base, un pessimiste et un de crise. "Oubliez le scénario optimiste, personne ne vous en voudra s'il se produit de façon inattendue."

4 Explorez tous les modes de financement

Bien qu'il se soit raréfié, le capital reste accessible.

Votre banquier connaît des gens en mesure de vous venir en aide. La Banque de développement du Canada et Exportation et développement Canada offrent, par exemple, différents produits pour injecter à court terme des liquidités dans les coffres des PME.

Investissement Québec peut aussi garantir des prêts bancaires et en consentir directement à votre entreprise.

La clé, encore une fois, est de bien communiquer : "En étant transparent, vous allez forcer des gens à se parler", explique François Touchette.

Des prêteurs sur actif, comme Jebco, Montcap et la Corporation financière Brome, peuvent aussi aider les dirigeants de PME. "Ils ne constituent cependant qu'un dernier recours, car leurs prêts sont plus coûteux", dit M. Touchette.

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