Les propriétaires d'InAventure proposent à leurs clients rien de moins que du bonheur : bonheur de voir des bêtes magnifiques courir de plaisir sans le moindre effort apparent; bonheur de voir défiler une nature sauvage ensevelie sous la neige, bonheur d'être bien au chaud dans un traîneau qui file à vive allure sur des kilomètres de sentiers, tiré par six chiens.
Depuis cinq hivers maintenant, Johnny et Nancy Fortin proposent des randonnées en traîneau à chiens dans la région d'Alma, secteur Saint-Henri de Taillon.
Passionnés est le qualificatif qui décrit le mieux les propriétaires d'InAventure, car exploiter une entreprise saisonnière n'est pas de tout repos. Le couple vit sa passion au quotidien, mais ne souhaite pas nécessairement en vivre un jour. D'ailleurs chacun occupe un emploi : lui dans la construction, elle dans la restauration.
Si le bouche-à-oreille s'est fait jusqu'en Europe (80 % de sa clientèle provient du Vieux-Continent), la crise sévit aussi en Europe. Depuis le début de la saison, les touristes sont moins nombreux à vouloir aller en traîneau.
Heureusement pour le couple, la hausse de clientèle québécoise compense un peu. "Par rapport à l'an dernier, notre affluence a diminué de 15 %", dit Nancy Fortin.
"Sans nos emplois, nous ne pourrions pas avoir notre PME. C'est le bouche-à-oreille de nos clients qui nous a permis de nous faire connaître. Nous avons investi en promotion à nos débuts, mais c'était très coûteux et ça rapportait peu", raconte M. Fortin, bien assis dans le tipi où le couple reçoit ses clients et leur sert la collation.
Des chiens tenaces
Plutôt que d'opter pour des chiens de race husky, Johnny Fortin a préféré miser sur les alaskans. "C'est un mélange de trois chiens, dont le malamute et le husky. Je n'ai rien contre les huskies, mais ce n'est pas la meilleure race pour tirer des traîneaux. Il parcourt un maximum de 80 à 100 kilomètres pendant une journée de huit heures", explique-t-il.
L'alaskan, lui, peut avaler 180 kilomètres dans une journée. "On parcourt 80 à 90 kilomètres lors d'une randonnée d'une demi-journée, soit environ trois heures", renchérit Mme Fortin.
Le choix de l'alaskan ne s'est pas fait par hasard. Les deux propriétaires d'InAventure ont travaillé de près, à leurs débuts, avec un éleveur de chiens alaskan de La Baie. Et lorsque celui-ci a pris sa retraite il y a quelques années, ils ont saisi l'occasion. "Nous avons acheté ses chiens. Ça nous a permis de démarrer sur des bases solides", dit l'entrepreneur.
Alimentation riche en protéines
Nourrir la bande de chiens que possèdent les Fortin n'est pas une mince affaire non plus. Leur régime, riche en protéines et faible en gras, est surtout composé de viandes congelées.
"Nous les nourrissons d'orignal, de caribou et de poulet. Il s'agit de viandes crues. Nous excluons le boeuf, car les chiens mettent trop de temps à le digérer", explique-t-il.
En hiver, les propriétaires servent du bouillon de poulet pour bien hydrater les chiens avant chaque départ. "Nous évitons autant que possible qu'ils mangent de la neige, car ça demande plus d'efforts et de liches que de boire un bouillon nutritif.
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