Le retour des cerises

Publié le 05/05/2012 à 00:00

Le retour des cerises

Publié le 05/05/2012 à 00:00

Par Alain Duhamel

Ce printemps, quelque 2 500 visiteurs se sont rendus à la cerisaie Le Temps des Cerises, à Charette, dans Maskinongé, pour y déguster la tire de cerises sur la neige. Près de la moitié du public provenait de l'extérieur de la région. En prévision de l'été prochain, les organisateurs de voyage ont déjà réservé l'équivalent de 65 autobus de visiteurs...

Tous ces chiffres rassurent les propriétaires Gilles Beaulieu et Nancy Laprès, pionniers de la relance de la culture de la cerise au Québec. «Il a fallu dix années de travail pour en arriver là», dit Gilles Beaulieu.

La région était reconnue autrefois pour ses cerises indigènes. Les habitants les vendaient aux passants, qui les savouraient dans de l'eau et du sel. La ferme cultive plutôt la griotte à partir de cultivars importés de la Saskatchewan, foyer principal de cette culture au Canada. Le verger de Charette compte aujourd'hui environ 6 000 arbres. «Ils ont bien traversé l'hiver, même pendant le pic de chaleur, car nous avions un bon couvert de neige», dit le propriétaire. La floraison, attendue à la mi-mai, le confirmera.

Un pari risqué

L'implantation d'une nouvelle culture fruitière ne se fait pas sans risque au Québec. «Nos étés humides causent beaucoup de problèmes», dit Gilles Beaulieu, qui a dû arracher quelque 2 000 plants atteints d'une maladie en 2009. «On m'avait dit dans l'Ouest que les arbres produiraient des fruits après quatre ans, mais c'est plutôt sept ans sous notre climat !»

La griotte, ou cerise acidulée, n'a pas encore révélé tout son potentiel, croit Gilles Beaulieu. «Quand les gens pensent cerise, ils imaginent des tartes et des confitures. Ici, ils découvrent un goût nouveau et ils sont surpris de découvrir tous les produits que l'on peut préparer avec ce fruit.»

Outre la cerisaie qui continue à se développer, le domaine de Charette comprend un centre d'interprétation et une salle à manger ouverts à l'année, ainsi qu'un atelier de transformation des fruits.

L'entreprise distribue les produits sous sa propre marque, Croque Cerise, dans le réseau des marchés d'alimentation et des pharmacies.

Les fruits transformés proviennent de l'Ouest canadien, puisque la cerisaie, qui produit environ 160 000 livres de cerises en une bonne saison, est d'abord ouverte aux clients qui font de l'autocueillette et ne suffit pas aux besoins de la transformation.

L'intérêt que suscite la culture de la cerise en fait toutefois un produit d'appel, croit Gilles Beaulieu. Il estime qu'elle pourrait devenir le pivot d'un nouveau circuit agrotouristique composé d'élevages d'autruches, de sangliers, de pintades ou de poulets de Cornouailles et de vergers d'amélanchiers.

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