Le Québec doit absolument stimuler sa productivité s'il veut éviter de se retrouver dans un gouffre financier, soutient Robert Gagné.

Le directeur du Centre sur la productivité et la prospérité de HEC Montréal cosigne avec Jonathan Deslauriers un rapport qui montre que les dépenses publiques ont progressé plus vite au Québec que dans n'importe quelle autre province canadienne, de 1981 à 2009.

L'étude soutient que près de 80 % de l'augmentation des dépenses publiques au Québec durant cette période a été attribuable à une hausse des dépenses au provincial. «À titre comparatif, l'augmentation des dépenses provinciales explique 56 % de l'accroissement des dépenses publiques en Ontario et 64 % de l'augmentation des dépenses publiques en moyenne dans les provinces canadiennes», révèle l'étude.

En 2009, les dépenses publiques représentaient 47 % du produit intérieur brut (PIB) du Québec, par rapport à 38 % en Ontario et à 39 % en moyenne dans les provinces canadiennes. Les dépenses publiques en proportion du PIB étaient donc de 25 % plus élevées au Québec qu'en Ontario.

Mieux évaluer les programmes

Or, selon Robert Gagné, la hausse de la productivité du Québec passe avant tout par l'évaluation en profondeur des programmes existants plutôt que par l'élargissement de l'offre.

«On dépense des milliards de dollars chaque année par l'intermédiaire de crédits d'impôt et d'autres programmes pour venir en aide aux entreprises de différentes industries. Actuellement, l'évaluation des programmes est plutôt sommaire et repose avant tout sur la création d'emplois. Or, en ce moment, on fait davantage face à un problème de pénurie de main-d'oeuvre dans divers secteurs. Il serait donc plus avantageux de former des travailleurs qualifiés pour occuper les postes vacants dans les secteurs où les besoins sont criants que de miser sur la création d'emplois», dit-il.

M. Gagné ajoute que les évaluations doivent favoriser l'accroissement du PIB par habitant et rendre les programmes publics plus performants et moins chers.

Il estime que la province aura bientôt de la difficulté à payer ses factures si le coût des programmes continue d'augmenter, affirmant que c'est la qualité de vie des Québécois qui est à risque, au bout du compte.

1 En dollars constants de 2002 Source : Statistique Canada

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