Le marché pétrolier évoluera en dents de scie

Publié le 24/01/2009 à 00:00

Le marché pétrolier évoluera en dents de scie

Publié le 24/01/2009 à 00:00

Par F.R.

Les portefeuillistes s'attendent à un marché pétrolier en dents de scie au cours des prochains mois. La plupart d'entre eux tenteront de synchroniser leurs achats et ventes de titres pour tenter de tirer profit des variations à court terme.

En même temps, ils gardent un oeil sur le long terme en garnissant leurs portefeuilles des meilleurs titres sous-évalués sur le marché. "Nous bâtissons nos portefeuilles pour bénéficier d'une reprise éventuelle, peu importe combien de temps il faudra attendre", dit Benoit Gervais, de la Corporation financière Mackenzie.

Le baril de West Texas Intermediate se négocie actuellement autour de 36 $ US, soit 76 % de moins que son sommet de 147 $ US atteint le 11 juillet dernier. Le marché du pétrole a donc réagi très rapidement à la récession. La production pétrolière mondiale, qui suit habituellement un cycle de sept ans, doit encore s'adapter à la chute de la demande.

C'est pourquoi les gestionnaires jugent que le prix du pétrole peut encore baisser, mais qu'il s'approche de son plancher du cycle actuel, qui s'établirait entre 30 et 35 $ US.

L'OPEP a annoncé le 17 décembre une réduction de sa production de 4,2 millions de barils par jour. Or, dans le passé, une réduction comparable avait mis beaucoup de temps à avoir des effets sur le prix.

Les sables bitumineux ont encore la faveur des experts

Bien que l'exploitation des sables bitumineux soulève la controverse sur le plan environnemental, M. Gervais a effectué ses principaux placements dans deux exploitants de ce type de gisements, soit Suncor et Canadian Natural Resources, car ils misent sur d'importantes réserves de pétrole.

De plus, Suncor bénéficie des coûts de production au comptant les plus bas du secteur, autour de 30 $ US le baril.

Stéphane Gagnon, du Fonds des professionnels, est l'un de ceux qui croient que le recul du prix du pétrole tire à sa fin. "Un cours de 38 $ US le baril, c'est à peu près le coût de production au comptant moyen des producteurs les plus efficaces. Un prix inférieur est probablement insoutenable sur une longue période", estime M. Gagnon.

Il trouve lui aussi que Canadian Natural Resources est attrayante à plusieurs égards. Il souligne entre autres sa décision d'avoir fixé, par un programme de couverture, le quart de sa production de pétrole de 2009 à un cours de 100 $ US le baril. Il relève en outre son bon potentiel de croissance et son solide bilan.

M. Gagnon a investi également dans Husky Energy et dans EnCana, deux sociétés au bilan solide, bien gérées et dont les coûts d'exploitation sont bas. De plus, ces deux sociétés exploitent des sables bitumineux, tout en faisant raffiner leur pétrole à moindres coûts aux États-Unis.

Ari Levy, vice-président de TD Asset Management, apprécie les caractéristiques financières et d'exploitation d'EnCana et n'hésite pas à miser sur son titre à long terme. Le producteur albertain a protégé une partie de ses revenus de 2009 par des contrats à terme. "EnCana est bien gérée et possède d'abondantes ressources dans les principaux champs gazéifères nord-américains", dit-il.

M. Levy porte aussi intérêt à la fiducie Vermilion Energy Trust, un producteur bien géré et bien pourvu en ressources pétrolières et gazières. La fiducie a versé des distributions de 2,28 $ en 2008, soit un rendement de 9,15 % au cours actuel.

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