Le futur chemin de fer ouvert à des partenaires

Publié le 21/04/2012 à 00:00

Le futur chemin de fer ouvert à des partenaires

Publié le 21/04/2012 à 00:00

Contrairement à ce que souhaite le Canadien National, Québec n'exclut pas la présence d'autres actionnaires dans le projet d'un troisième chemin de fer sur la Côte-Nord, financé par le CN et la Caisse de dépôt et placement.

Les minières et les autochtones pourraient devenir des «partenaires ou des actionnaires» dans le futur chemin de fer, a déclaré Clément Gignac, le ministre des Ressources naturelles et de la Faune, lors d'une entrevue à Les Affaires.

Il souhaite en revanche que le chemin de fer soit un intégrateur de propriété canadienne et que son siège social soit situé à Montréal, de manière à ce que le gouvernement québécois puisse exercer un certain contrôle.

Car la compagnie de chemin de fer n'aura pas que les minières comme clients, mais aussi Hydro-Québec, qui voudra faire transporter de l'équipement vers le Nord. «Nous voulons pouvoir prendre des décisions sans avoir à donner un coup de fil à l'étranger», a expliqué M. Gignac.

Les minières actives dans la fosse du Labrador veulent quant à elles que le transport ferroviaire leur coûte le moins cher possible. Le transport est en effet un élément central dans l'industrie du fer.

Or, au Québec, la rentabilité est plus difficile à obtenir, parce que la production y coûte près de deux fois plus cher que dans d'autres pays, notamment à cause de la faible teneur de notre minerai.

Les minières ne sont donc prêtes à payer que les coûts d'exploitation plus des frais de gestion. Il en va de même pour ArcelorMittal Mines Canada, qui est propriétaire de son propre chemin de fer pour desservir ses projets miniers près de Fermont.

Investissements risqués

De leur côté, la CDP et le CN veulent être propriétaires afin de livrer des profits à leurs actionnaires. L'an dernier, le portefeuille infrastructure de la CDP lui a livré un rendement de 23 %...

Chez Valeurs mobilières Desjardins, l'analyste du CN Benoît Poirier évalue que le projet de 5 milliards de dollars (où la Caisse serait actionnaire au tiers et le CN, aux deux tiers) livrera des revenus de 1 G $ par année pendant la durée de vie des mines. Normalement, cette durée est de 10 à 20 ans. Sauf que, si le prix du fer baisse, les livraisons peuvent cesser... «On parle ici d'investissements risqués», rappelle Nochane Rousseau, responsable du secteur minier chez PricewaterhouseCoopers.

La Caisse investirait de 830 M$ à 1 G$ dans le projet, lequel se financerait à 50 % par de la dette et à 50 % par de l'équité, précise le porte-parole, Maxime Chagnon.

Demandes de compensation

Chose certaine, si Québec donne le moindre coup de pouce à ce projet, il s'attirera des demandes de compensations d'autres minières propriétaires de chemins de fer dans la région, prévient Éric Tétrault, porte-parole d'ArcelorMittal Mines Canada.

Du côté du CN, on refuse «pour le moment» de solliciter la participation d'autres partenaires.

Québec souhaite une solution concertée, car il n'est pas question que chaque minière ait son chemin de fer. Le gouvernement veut éviter de répéter la situation qui existe actuellement. ArcelorMittal Mines Canada est propriétaire de son chemin de fer et refuse de le partager avec d'autres alors que IOC y est obligé par la loi, la voie ferrée traversant deux provinces. Le tracé du futur chemin de fer n'est pas encore déterminé, mais selon le ministre Clément Gignac, il passera sur des terres de la Couronne et restera au Québec. Il touchera fort probablement des territoires sur lesquels les autochtones ont des droits.

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