Le défi de grandir en restant créatif

Publié le 26/05/2012 à 00:00

Le défi de grandir en restant créatif

Publié le 26/05/2012 à 00:00

Quand il fait le bilan des 15 années d'existence d'Ubisoft Montréal, dont six sous sa gouverne, le pdg Yannis Mallat souligne un défi majeur : «Avoir réussi, même à 2 100 personnes, à garder notre créativité et à ne pas avoir l'impression de travailler dans une boîte si grosse que ça.»

Élever constamment la capacité de production et mettre en place des processus pour sortir régulièrement de nouveaux jeux, tout en gardant la créativité bien vivante, a en effet de quoi donner du fil à retordre.

«Diriger n'importe quelle organisation de cette taille est un défi. Mais, en plus, gérer la production d'un jeu vidéo est très complexe, même quand ça n'implique que cinq personnes. Le défi est donc double», estime Jason Della Rocca, coprésident de la section montréalaise de l'International Game Developers Association.

Révolution dans les plateformes

La structure de production mise en place par Ubisoft sera de nouveau mise à l'épreuve très bientôt. Nintendo, Sony et Microsoft s'apprêtent en effet à lancer une nouvelle génération de consoles de jeux vidéo. Pour les éditeurs, ces changements de plateformes créent des occasions d'affaires. Les premiers à bien en exploiter les possibilités peuvent en tirer de larges bénéfices.

«La WiiU (de Nintendo) représentera une belle occasion pour l'année financière 2013, puisque Ubisoft s'attend à être le numéro un mondial sur cette plateforme», notait l'analyste Frédéric Caumon, de la Deutsche Bank, en février dernier.

C'est en partie entre les mains montréalaises que le succès de cet important virage est placé. «Les nouvelles consoles seront une révolution dans la façon d'utiliser le contenu, notamment la dématérialisation. C'est un défi sur lequel on travaille», affirme Yannis Mallat.

Joueurs et éditeurs se sont habitués ces dernières années aux produits contenus sur un disque et conçus pour une plateforme spécifique. La tendance pointe maintenant plutôt vers des jeux disponibles partout, en tout temps, peu importe la plateforme.

Ce nouveau paradigme générera beaucoup de travail pour les studios et donc, encore, de la croissance. Ubisoft Montréal devrait créer cette année environ 120 postes nets pour y faire face.

Le créneau des jeux haute définition

Mais dans l'immédiat, l'avenir du développeur de jeux montréalais passe par le succès des projets déjà en marche. Ubisoft divise son catalogue en trois catégories : les jeux «haute définition», les jeux «casual» et les jeux en ligne. Ubisoft Montréal est surtout active dans la première, avec des séries comme Assassin's Creed, Far Cry et Rainbow Six. De nouveaux épisodes des deux premières séries sont d'ailleurs attendus au cours des prochains mois.

Pour la quatrième année de suite, Ubisoft Montréal arrivera à livrer un nouvel opus d'Assassin's Creed, les précédents ayant chacun été vendus à des millions d'exemplaires. Maintenir ce rythme constitue en soi un défi, d'autant que la pression est élevée.

L'attention de la plupart des analystes financiers qui s'attardent au titre d'Ubisoft tourne autour de cette série. Pour l'instant, les premiers rapports de prévente pour l'épisode prévu l'automne prochain les satisfont : la troisième histoire de la franchise a déjà attiré dix fois plus de précommandes que la précédente mouture.

Quant au long terme, il est très difficile à prévoir dans cette industrie. «Une chose seulement est certaine, c'est que, dans 15 autres années, on aura encore besoin des meilleurs talents du monde», estime le pdg.

À la une

Compétitivité: Biden pourrait aider nos entreprises

26/04/2024 | François Normand

ANALYSE. S'il est réélu, Biden veut porter le taux d'impôt des sociétés de 21 à 28%, alors qu'il est de 15% au Canada.

Et si les Américains changeaient d’avis?

26/04/2024 | John Plassard

EXPERT INVITÉ. Environ 4 électeurs sur 10 âgés de 18 à 34 ans déclarent qu’ils pourraient changer leur vote.

L’inflation rebondit en mars aux États-Unis

Mis à jour le 26/04/2024 | AFP

L’inflation est repartie à la hausse en mars aux États-Unis, à 2,7% sur un an contre 2,5% en février.