La place de l'art dans le portefeuille

Publié le 02/11/2013 à 00:00, mis à jour le 30/10/2013 à 15:05

La place de l'art dans le portefeuille

Publié le 02/11/2013 à 00:00, mis à jour le 30/10/2013 à 15:05

Détenir des oeuvres d'art procure beaucoup de plaisir et ajoute à votre bien-être. C'est en quelque sorte leur fonction première. Mais elles apportent également une diversification intéressante de votre patrimoine.

Bien des jeunes habitent des maisons valant un million de dollars et plus, mais ont sur les murs des tableaux qu'ils ont acheté chez IKEA, ironise Sylvie Saint-Germain, courtière en oeuvres d'art et conseillère en financement. «Ils n'ont pas encore compris leur utilité à titre d'investissement», dit-elle.

Les baby-boomers, par contre, ont saisi l'utilité de l'oeuvre. «Plusieurs d'entre eux qui ont des sous ont investi dans l'art et en sont bien heureux, car les prix n'ont jamais cessé d'augmenter», fait-elle valoir.

Chez les gens de 60 ans et plus, les oeuvres d'art font indéniablement partie du patrimoine et sont considérées comme un élément important d'un portefeuille d'actifs bien diversifié.

Cette catégorie d'investissement est beaucoup plus stable et très rentable à long terme, soutient Robert Tremblay, président d'Enchères Cosner. Pour un investisseur qui privilégie le court terme, il est intéressant d'envisager les oeuvres d'art pour atténuer la volatilité et le risque de l'ensemble du portefeuille, dit M. Tremblay. D'ailleurs, le repli de l'indice MEI MOSES Family of World and Regional Art Indexes, de Beautiful Asset Advisors, en 2008, a été beaucoup moins accentué que celui du S&P 500.

Diversifier... sa collection

Quelle place la collection doit-elle occuper ? «Sûrement une place assez importante pour les investisseurs ayant une tolérance au risque moins élevée et recherchant des rendements à long terme», répond M. Tremblay.

Malheureusement, trop d'investisseurs connaissent mal cette catégorie d'actifs. «Il faut beaucoup de temps pour connaître le marché de l'art et se familiariser avec l'offre», dit-il. Par exemple, l'investisseur doit visiter des expositions, fera des lectures, rencontrera des artistes, etc.

S'il est intéressant de diversifier son portefeuille par l'acquisition d'oeuvres d'art, il est tout aussi à propos de diversifier sa collection, ajoute Matthieu Gauvin, consultant en acquisition d'oeuvres d'art. «On peut mettre à profit la diversité des marchés de l'art», dit-il. Par exemple, on peut acheter des oeuvres de qualité dans plusieurs disciplines telles que peinture, oeuvre sur papier, photographie, sculpture et art conceptuel. «C'est probablement l'élément du patrimoine le plus agréable, car on vit et on évolue avec ses oeuvres d'art», dit le consultant.

Financement et avantages fiscaux

À la différence du marché immobilier, on ne peut pas financer l'acquisition d'oeuvre d'art au moyen d'un prêt bancaire. Sauf bien sûr en cédant d'autres actifs en garantie. Mais la plupart des galeries acceptent des paiements étalés, généralement sur un maximum de 12 mois.

Le nouveau collectionneur devrait commencer tranquillement par l'acquisition de toiles à moindre coût, mais dont le potentiel d'appréciation est intéressant à plus long terme, suggère Robert Tremblay. «Au fur et à mesure que la collection s'agrandit, l'acheteur peut revendre ses oeuvres pour en acheter d'autres à prix plus élevé», dit-il. Ainsi, il se bâtit une collection de grande qualité qui sera facile à revendre le moment venu.

Par ailleurs, investir dans l'art comporte un avantage fiscal intéressant pour les entreprises. Elles ont droit à une déduction dégressive annuelle de 20 % du coût d'acquisition de l'oeuvre au fédéral et de 33 % au Québec. Malheureusement, les particuliers ne jouissent pas présentement de ces mêmes avantages.

Investir dans l'art

Vous appréciez l'art, visitez des galeries régulièrement et êtes sur le point d'acheter vos premières oeuvres. Cette série brosse un portrait de l'investissement dans les arts.

Série 1 de 3

À la une

Minéraux critiques et stratégiques: pas vraiment maîtres chez nous

Édition du 08 Mai 2024 | François Normand

Le Québec exerce peu d'influence sur le développement de la filière des minéraux critiques et stratégiques.

Le Québec peut difficilement accroître son influence dans les MCS

Édition du 08 Mai 2024 | François Normand

Quelques solutions existent pour accroitre notre influence sur le secteur des minéraux critiques et stratégiques.

Mesurer l’influence du Québec dans les MCS: méthodologie et tableaux

Édition du 08 Mai 2024 | François Normand

FILIÈRE BATTERIE. Pour chacune des mines et des projets, nous nous sommes posé quatre questions importantes.