La génération Y préfère le temps à l'argent

Publié le 25/10/2008 à 00:00

La génération Y préfère le temps à l'argent

Publié le 25/10/2008 à 00:00

Par Carole Le Hirez

Les entreprises s'adaptent aux attentes de la génération Y, une catégorie de travailleurs qualifiés parfois de bébés gâtés, qui veulent tout immédiatement et facilement.

" Nous embauchons de plus en plus de jeunes. Pour attirer des gens talentueux et les conserver, il faut leur offrir la possibilité de progresser et de faire carrière ", estime Diane Quimper, directrice des ressources humaines de Vézina Assurances.

Depuis deux ans, le courtier en assurances de dommages des entreprises paie les frais de scolarité de ses employés qui veulent se perfectionner et leur offre deux demi-journées rémunérées par cours. Leur salaire est ensuite bonifié une fois le diplôme obtenu.

Le bonheur au travail

" Les représentants de la génération Y ont de nombreuses possibilités d'emploi. Le marché leur est très favorable et la démographie est de leur côté. Ils ont confiance en leurs capacités et ont des attentes élevées envers le milieu de travail ", explique Marc Chartrand, conseiller en rémunération chez Perrault Conseil.

Pour les attirer et les conserver, les employeurs doivent donc manifester ouverture et flexibilité. Le salaire et les autres gratifications financières ne suffisent plus à faire briller les yeux des recrues.

" La rémunération en argent n'est pas la seule solution. Les jeunes d'aujourd'hui veulent avant tout être heureux au travail. Cela passe par le bien-être, mais aussi par la reconnaissance et la relation avec le supérieur immédiat ", constate Stéphane Simard, auteur de Génération Y, Attirer, motiver, conserver les jeunes talents.

Horaires flexibles, remboursement des frais de scolarité, nourriture santé et pause repas allongée rémunérée pour les femmes qui allaitent sont autant d'exemples des avantages qui font leur apparition à côté des traditionnels bonis et plans médicaux.

Chez Cima +, une firme d'ingénierie qui recrute 200 employés chaque année, on permet le télétravail le vendredi, la semaine comprimée sur quatre jours et demi et des horaires souples pour arriver au bureau. " Nous favorisons l'autonomie des personnes. C'est très apprécié de la nouvelle génération ", signale Caroline Marcoux, conseillère aux ressources humaines.

Salaire à la carte ou table d'hôte ?

Face à la diversification des attentes, le salaire à la carte, apparu il y a une quinzaine d'années pour permettre aux employés de choisir parmi une gamme d'avantages, évolue vers une formule table d'hôte, proposant des forfaits qui comprennent plusieurs types de composantes de rémunération en fonction de l'âge et de la situation des employés.

Un jeune qui débute pourra ainsi opter pour une rémunération avec une portion salaire plus importante - pour couvrir les frais de son installation dans la vie active -, davantage de congés, et moins de cotisations retraite et avantages sociaux.

On est cependant encore loin d'une rémunération à la carte, où chacun pourrait composer son propre menu.

" La rémunération globale devient difficile à gérer, car la flexibilité contribue à faire augmenter les coûts de gestion pour les entreprises sans qu'elles en ressentent vraiment les bénéfices ", observe Daniel Beaupré, professeur au Département d'organisation et ressources humaines de l'UQAM.

carole.lehirez@transcontinental.ca

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