L'or soutient l'activité minière

Publié le 25/04/2009 à 00:00

L'or soutient l'activité minière

Publié le 25/04/2009 à 00:00

À 870 $ US l'once, l'or apporte une bouffée d'air frais à l'industrie minière. Au taux de change actuel, les producteurs québécois reçoivent l'équivalent de 1 050 $ CA l'once, un prix qui rend très rentables les exploitations aurifères de la province.

" Presque tous les projets de développement sont axés sur l'extraction de l'or. Cela maintient l'industrie en vie ", dit Louis Gignac, président de G Mining Services.

Il donne l'exemple du projet de mine d'or de la Corporation minière Osisko, près de Malartic. La société prévoit construire, au coût de 928 millions de dollars, une exploitation minière à ciel ouvert d'où seront extraites plus de 50 000 tonnes de minerai par jour et de 500 000 à 600 000 onces d'or par année pendant au moins 10 ans. Le projet suscite toutefois des critiques à Malartic puisque, pour construire sa mine, Osisko doit déplacer une partie de la population, ce qui ne se fait pas sans heurt. Certains sont aussi inquiets des conséquences de l'activité minière sur l'environnement.

Mines Aurizon va de l'avant

Michel Gilbert, vice-président à l'exploitation, de Mines Aurizon, se réjouit du prix de l'or. Il a connu la diffi cile période de 2000 à 2005, quand l'or s'échangeait entre 300 et 400 $ US l'once et que la société devait fi nancer la mise en production de sa mine d'or de Casa Berardi. " Cela nous a servi d'être prudents durant la crise, même si, à l'époque, on nous le reprochait. Maintenant, notre situation financière est solide et nous pouvons réaliser nos projets d'expansion ", explique-t-il.

Mines Aurizon, dont le titre vient d'être inscrit à l'indice S&P/TSX, prévoit produire environ 155 000 onces d'or à Casa Berardi, en 2009, à sa troisième année de production.

La société vient de boucler un financement de 50 millions de dollars. Aurizon examine la possibilité de faire de sa propriété Joanna, située à seulement 20 kilomètres du projet d'Osisko à Malartic, une autre vaste exploitation aurifère à ciel ouvert.

Des dégâts dans le zinc, le nickel et le fer

Dans les autres métaux, la crise a fait davantage de dégâts que dans l'or. Le prix du cuivre a chuté de 69 % depuis son sommet de juin 2008 jusqu'à son plancher de janvier 2009, à 1,28 $US la livre. Durant la même période, le nickel a perdu jusqu'à 64 % de sa valeur et le zinc, plus de 50 %.

Les titres des producteurs de métaux ont subi une correction encore plus sévère. À son plancher de janvier 2009, le sous-indice des producteurs de métaux du S&P/TSX avait reculé de 79 % par rapport à juin 2008.

À la chute du prix des métaux et des titres s'est ajouté le tarissement du crédit et des sources de fi nancement des petites entreprises d'exploration.

Dans le zinc, Breakwater Resources a fermé la mine Langlois, près de Lebel-sur-Quévillon.

First Metals, qui avait une mine près de Rouyn-Noranda, et Ressources Campbell, qui exploite une mine de cuivrezinc près de Chibougamau, les ont fermées et ont déposé leur bilan.

Du côté du nickel, Canadian Royalties a dû suspendre la construction d'une mine à ciel ouvert à l'extrême nord du Québec, un projet de 517 millions dont près de 200 millions avaient déjà été investis.

Pour sa part, Xstrata Nickel a stoppé l'expansion de Raglan. Toutefois, selon Michel Boucher, directeur de l'exploitation, la société devrait produire plus de nickel en 2009 qu'en 2008. " Nous exploitons des zones plus riches, mais ce n'est pas de l'écrémage. Nous avions prévu ce genre de situation dans notre plan d'affaires ", affi rme M. Boucher.

Du côté du fer, IOC a interrompu un projet de développement de 800 millions pour sa mine du Labrador l'automne dernier, en dépit de bénéfices de plus de 500 millions de dollars et de revenus de 5 milliards en 2008. Selon Michel Filion, directeur des communications d'IOC, une fi liale de Rio Tinto, la société tente de maintenir son niveau de production de 2008. IOC suspendra son exploitation durant tout le mois de juillet, éliminant de 200 à 250 emplois pour étudiants. La société a aussi renoncé à rouvrir son usine de bouletage de Sept-Îles et a radié son investissement.

" Nous allons tout de même consacrer 200 millions en 2009 à l'achat d'équi pement, de camions et de chargeuses. Nous avons confi ance en l'avenir, malgré cette période difficile ", soutient M. Filion.

Toujours dans le secteur du fer, des capitaux chinois sont venus au secours de Consolidated Thompson Iron Mines, qui pourra donc terminer l'aménagement de sa nouvelle mine du Lac Bloom, près de Fermont. Wuhan Iron and Steel, l'un des plus grands producteurs d'acier chinois, y investira 240 millions.

Une reprise attendue

Depuis le plancher de janvier 2009, les cours des métaux et des titres des producteurs se sont redressés de plus de 50 % en moyenne, les laissant quand même très loin de leur sommet de 2008. Ce qui fait croire à M. Gignac que le pire est passé pour le marché des métaux.

" Il y aura une reprise de l'économie mondiale et les prix des métaux devraient progresser encore au cours des prochains mois ", prédit-il. Tous les analystes ne partagent pas son optimisme (voir texte en page A5).

dossiers@transcontinental.ca

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