L'industrie réclame des mesures d'urgence

Publié le 21/03/2009 à 00:00

L'industrie réclame des mesures d'urgence

Publié le 21/03/2009 à 00:00

La crise financière risque de décimer les sociétés biotechnologiques québécoises.

"Le message qu'on véhicule auprès des décideurs gouvernementaux, c'est d'adopter des mesures d'urgence rapidement pour sauver notre tissu d'entreprises locales dans le secteur biotech. On parle de 2 500 emplois directs et d'environ 10 000 emplois indirects", note Diane Gosselin, vice-présidente, recherche et développement des affaires, du Consortium québécois sur la découverte du médicament (CQDM).

Le problème vient du fait que les biotechs dépendent entièrement du marché des capitaux puisque, à la différence des pharmaceutiques, elles n'ont pas encore commercialisé de produits dont elles peuvent tirer des revenus. Or, le capital de risque se fait rare au Québec.

"Les biotechs, ce sont des entreprises qui ne vendent absolument rien pour l'instant, rappelle Yves Rosconi, pdg de Theratechnologies. Il y en a 85 au Québec. Ça fait 15 ans que Theratechnologies existe, et nous avons subi des pertes chaque année. Je dois me fier entièrement au marché des capitaux pour exister. C'est le cas de toutes les biotechs québécoises."

La situation n'est pas unique au Québec. Gino Martel, associé chez Ogilvy Renault, a effectué récemment un séjour en Israël avec une délégation québécoise. "Ce que j'ai entendu là-bas correspondait à la situation qu'on vit ici, précise-t-il. Les biotechs israéliennes ont elles aussi de la difficulté à trouver de l'argent pour financer leurs travaux. La différence, c'est que les biotechs israéliennes mettent plus d'efforts sur les instruments médicaux que sur les médicaments."

"La biotechnologie est un domaine très risqué, lance Yves Rosconi. Chaque recherche n'aboutit pas nécessairement à la commercialisation."

De fait, "le risque qu'un produit soit abandonné au fil des tests peut atteindre 99 %", mentionne Mme Gosselin, du CQDM. En général, on peut affirmer qu'un produit a entre 1 et 5 % de chances d'aboutir sur le marché.

La pharmacogénomique à la rescousse

Même si la période est plutôt sombre pour les biotechs, les perspectives s'annoncent intéressantes pour celles qui réussiront à traverser la crise, grâce entre autres à l'apport de la pharmacogénomique.

"L'étude du génome humain nous amène invariablement vers une médecine spécialisée, où il n'y aura plus un médicament commun pour toute la population souffrant d'une même maladie. On commence à voir de plus en plus d'exemples où la génétique du patient permet de savoir si le composé va fonctionner ou non", explique Philippe Walker, vice-président, découverte, d'AstraZeneca.

En ce moment, de l'avis de la plupart des experts, ce sont les biotechs qui sont les acteurs essentiels de la pharmacogénétique. "Les travaux des biotechs vont permettre de faire avancer les phases d'essais cliniques et d'obtenir les approbations plus rapidement, précise Marie-Hélène Rochon, agente de brevets chez Ogilvy Renault. Avec la pharmacogénomique, les gens répondront mieux aux médicaments, c'est-à-dire qu'ils souffriront moins d'effets secondaires. C'est le gros avantage qui va pousser cette technologie à émerger au cours des prochaines années."

dossiers@transcontinental.ca

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