L'industrie forestière attend beaucoup du prochain gouvernement

Publié le 22/11/2008 à 00:00

L'industrie forestière attend beaucoup du prochain gouvernement

Publié le 22/11/2008 à 00:00

Victime d'une situation économique défavorable ou de ses politiques, le gouvernement libéral du Québec obtient de bien mauvaises notes de la part de l'industrie forestière.

Guy Chevrette, pdg du Conseil de l'industrie forestière du Québec, accorde seulement 6 sur 10 au gouvernement pour le processus de consultation et de 5 sur 10 pour ses réalisations. Notons que M. Chevrette est un ancien ministre péquiste.

"Il faut sortir l'industrie de l'incertitude qui dure depuis trop longtemps. Comment voulez-vous investir si vous ne savez pas combien de bois vous aurez, s'il va être mis aux enchères ou pas ?" demande M. Chevrette.

Multiples revendications

Dans le contexte électoral, il attend du prochain ministre des Ressources naturelles et de la Faune du Québec des mesures concrètes pour favoriser la compétitivité de l'industrie forestière.

Au Québec, la récolte et le transport du bois coûtent 7,50 $ de plus par mètre cube (m3) qu'en Ontario, pour un coût total moyen d'environ 65 $ le m3. "En réduisant simplement le fardeau bureaucratique, on pourrait économiser de 2 à 3 $ le m3", soutient M. Chevrette, ajoutant que la refonte du régime forestier pourrait amener des coûts additionnels de 7 à 10 $ le m3.

M. Chevrette demande aussi que les redevances du ministère soient ajustées à la baisse pour le bois de moindre qualité destiné à la fabrication de la pâte à papier, comme cela se fait ailleurs.

Enfin, il réclame un plan de refinancement pour sauver des entreprises au cas où la crise économique s'aggraverait ou se prolongerait.

Denis Leclerc, vice-président, développement durable et environnement, d'AbitibiBowater, suggère quant à lui de rendre obligatoire la certification en aménagement forestier durable de toutes ses forêts.

"Pouvoir affirmer que tous les produits du bois de la province proviennent de forêts certifiées nous placerait dans une niche de choix", dit M. Leclerc. La quasi-totalité des forêts aménagées par AbitibiBowater sont certifiées.

Un mandat parsemé d'embûches

La conjoncture a compliqué la tâche du gouvernement libéral. Ainsi, Jean Charest a lancé sa campagne électorale de 2007 en inaugurant en grande pompe le projet d'usine de désencrage de Kruger à Trois- Rivières. Le projet de 200 millions de dollars (M$), financé à 55 % par les contribuables, n'a toujours pas démarré. "Il est reporté à une date indéterminée", indique Jean Mageau, vice-président, affaires publiques, de Kruger, deuxième producteur de papier en importance au Québec.

La demande de papier journal aux États-Unis a diminué de plus de 10 % par an depuis 2006, et les expéditions annuelles de bois d'oeuvre ont chuté de 24 % à la suite de l'effondrement du marché immobilier américain. Sans oublier que le dollar canadien a connu sa plus forte remontée depuis des décennies.

La Société générale de financement du Québec (SGF), le bras financier du gouvernement, a tenté d'aider l'industrie forestière. Après deux ans passés à étudier des dossiers, la SGF a acheté, en 2006, pour 100 M$ d'actions de Cascades. Deux ans plus tard, l'investissement vaut à peine 32 M$.

lesaffaires.redaction@transcontinental.ca

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