Entrepreneur en série, au féminin

Publié le 02/11/2013 à 00:00

Entrepreneur en série, au féminin

Publié le 02/11/2013 à 00:00

Le Réseau des femmes d'affaires du Québec a remis ses prix annuels lors de son Gala, le 30 octobre, à Montréal. Dans la catégorie Nouvelle entrepreneure, Nathalie Boies, de Walkiri Marketing, remporte la palme.

Nathalie Boies a déjà été rédactrice pour l'ancienne revue humoristique Croc, qui s'acharnait sur Drummondville, qu'elle avait élue ville la plus plate du Québec. Aujourd'hui, Mme Boies est copropriétaire d'un concessionnaire auto à... Drummondville ! «Pendant mes études universitaires, j'avais quatre emplois en même temps : chez Croc, représentante chez Nautilus, assistante technicienne en laboratoire et caissière chez Metro», dit la jeune femme, dont la principale qualité est d'être «extrêmement bien organisée».

Après son baccalauréat ès arts à l'Université Laval, en 1992, Mme Boies, dont le père André est vendeur d'autos usagées dans le quartier Limoilou, à Québec, devient agente de relations publiques pour le Carnaval de Québec, puis directrice des communications.

Elle est au Carnaval de Québec depuis trois ans quand elle reçoit un appel d'un chasseur de têtes qui lui propose un poste de conseillère chez Cossette Communication. Elle accepte et y restera 13 ans, gérant les comptes de Bell Canada, Coke, GM, McDonald's, et autres. Jusqu'à occuper le poste de vice-présidente, exploitation. C'est chez Cossette, à Montréal, où elle a déménagé en 1995, qu'elle rencontre son conjoint et père de ses deux filles, Norman Chiasson.

En 1997, M. Chiasson passe chez l'ennemi, l'agence PALM, pour s'occuper du compte de Volkswagen. «Norman qui gérait le compte de Volkswagen, mon père qui m'avait légué la passion de l'auto... On a commencé à rêver», raconte Mme Boies, 44 ans. Mais le couple n'a pas les moyens d'acquérir une concession d'automobiles.

Chez Cossette, Mme Boies se découvre le goût d'entreprendre. «Je ne pouvais me payer une concession, mais il ne me fallait qu'un ordinateur pour créer ma propre agence de publicité.» Ce qu'elle fit en janvier 2010 sous le nom de Walkiri Marketing. «Sid Lee m'a donné un gros coup de pouce pour commencer, souligne-t-elle ; elle m'a invitée à m'installer ses bureaux et m'a refilé quelques contrats.» Un an plus tard, Walkiri déménagera dans ses propres bureaux du Vieux-Montréal.

Pas très sûre d'elle - «Ce n'est pas évident de laisser un poste important à salaire» - Mme Boies, avant de se lancer, a pris soin de demander à plusieurs personnes si elles croyaient qu'elle avait ce qu'il fallait pour réussir en affaires.

Un signe du destin

Le couple avait mis son rêve d'acheter une concession d'automobiles dans le haut de son «garde-robe» quand, quatre mois après la création de Walkiri, la concession Volkswagen de Drummondville devient disponible. Il ne veut pas ignorer ce signe du destin : il vend son bateau, hypothèque sa maison et acquiert la concession en août 2010. Le conjoint de Mme Boies quitte son poste à l'agence. «Laisser tomber deux salaires de vice-président la même année, c'est un peu stressant.»

M. Chiasson et Mme Boies, deux spécialistes du service à la clientèle, ont rehaussé celui de leur concession. Et la chance leur a souri puisque la nouvelle Jetta de Volkswagen, plus économique, a connu beaucoup de succès depuis son lancement.

L'année suivante, la concession Volkswagen de Victoriaville est mise en vente. L'occasion était trop belle. Aujourd'hui, le couple est partenaire à parts égales dans les deux concessions d'automobiles (il y a un actionnaire minoritaire) et Mme Boies est l'unique actionnaire de Walkiri. «Norman me dit que je suis sa meilleure vendeuse sur la route», affirme l'entrepreneure qui, grâce à ses nombreux contacts, vend au moins une voiture par semaine.

Le couple planifie de déménager à Drummondville prochainement. Mme Boies maintiendra son agence à Montréal, où on la trouvera trois jours par semaine.

Ses projets ? «Rembourser nos dettes, lance-t-elle. Mais si une autre belle occasion se présentait, je ne sais pas si on pourrait résister...»

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