DeSerres investira de 15 à 20 millions de dollars au cours des prochaines années pour ouvrir 13 magasins. Au terme de ce plan d'expansion, le détaillant de matériel d'artiste exploitera 40 points de vente au pays.
Cette multiplication de succursales n'a rien à voir avec l'arrivée cette semaine au Québec de sept magasins américains Michaels, affirme son président Marc DeSerres, puisque l'expansion se fait surtout à l'extérieur du Québec.
« Notre nouveau concept, plus petit (8000 ou 10000 pi2 plutôt que 15 000), nous permet d'aller dans des marchés que l'on croyait trop restreints pour nous », explique plutôt l'homme d'affaires, joint à Paris par Les Affaires. Celui qui vient d'inaugurer son 27e magasin, à Pickering, en Ontario, coupera quatre autres rubans d'ici la fin de l'année.
Ce nouveau modèle, qui existe depuis un an à Vaudreuil, regroupe toutes les catégories de produits habituelles. Mais les étagères sont plus hautes pour loger davantage d'articles.
Occupé à « chercher des produits exclusifs », Marc DeSerres a pris le temps de confier que cette expansion est faisable en raison « des possibilités locatives intéressantes » du marché. « Nous avons réussi à obtenir des loyers plus bas qu'à l'habitude. Étrangement, il n'y a pas eu d'aubaines pendant la crise de 2008-2009, mais aujourd'hui, il y en a ! »
Ce témoignage tranche avec celui de nombreux détaillants québécois qui déplorent les hausses de loyer dans les centres commerciaux, qu'ils attribuent à l'arrivée des chaînes américaines. Or, DeSerres recherche exclusivement des locaux dans les mégacentres et la rue.
Après avoir profité de la mode du scrapbooking et de celle de la fabrication de bijoux, DeSerres veut développer le marché de la reproduction de photos sur toile par la technique du jet d'encre. Cette expertise provient des magasins Encadrement Ste-Anne, acquis discrètement l'an dernier. La chaîne était alors en difficultés financières. Des huit points de vente, un seul est encore ouvert (boulevard Hamel, à Québec) et un DeSerres y sera annexé sous peu.
Même s'il ressent la prudence des consommateurs, M. DeSerres reste positif. « Il faut être optimiste. Il y a toujours moyen de se réinventer. »
