Marquée par une fulgurante croissance depuis le début de la décennie, l'Université de Sherbrooke entend maintenant consolider ses acquis.
" Il y a eu de grands développements ces dernières années, et nous continuerons d'aller de l'avant. Mais le temps est venu d'analyser et d'organiser ces réalisations de façon à éviter une crise de croissance ", dit la nouvelle rectrice, Luce Samoisette, 50 ans, première femme à occuper ce poste depuis la fondation de l'Université de Sherbrooke, en 1954.
Sous le règne de l'ex-recteur Bruno-Marie Béchard, l'Université a lancé en 2001 un vaste chantier qui a notamment fait bondir la clientèle étudiante bondir de 25 % et entraîné l'embauche de 1 500 personnes. L'institution, qui compte 7 000 employés, a doublé le nombre de ses campus et de ses programmes d'études et multiplié par neuf le nombre de ses chaires de recherche.
Nouvelle empreinte
Il y a plusieurs défis à relever, dit Mme Samoisette : " Par exemple, =la baisse des inscriptions engendrée par la dénatalité et le départ à la retraite de la moitié des professeurs d'ici 10 ans. "
Sans oublier les contraintes budgétaires que connaissent toutes les universités québécoises, même si la nouvelle rectrice prend les rênes d'une institution en bonne santé financière. L'Université, dont le budget de fonctionnement 2009-2010 de 330,6 millions de dollars prévoit un léger surplus de 58 000 $, affiche un déficit accumulé d'environ 14 millions de dollars.
Depuis son entrée en fonction en juin, Mme Samoisette a constitué son équipe de direction, composé de cinq femmes et trois hommes, et amorcé des consultations avec les membres de la communauté en vue de préparer le plan d'action stratégique des cinq prochaines années.
Partenariat avec les entreprises
L'Université entend par ailleurs poursuivre son partenariat avec les entreprises.
La récente création du Parc Innovation se veut un pas dans cette direction. L'Université espère y accueillir une vingtaine de centres de recherche " créés en partenariat avec des entreprises qui veulent une plus grande proximité avec les chercheurs ", explique Jacques Beauvais, vice-recteur à la recherche.
L'implantation en 2008 du Centre de technologies avancées, qui découle d'un partenariat entre l'Université et Bombardier Produits Récréatifs (BRP), a pavé la voie au développement du Parc. Le Centre d'excellence en génie de l'information, dont les travaux de construction doivent débuter à l'été 2010, s'y installera également.
En mai dernier, le Parc Innovation devenait membre de l'Association internationale des parcs scientifiques, qui regroupe 400 membres de plus de 70 pays.
" On se joint à un réseau qui va permettre un plus grand rayonnement des activités de recherche ", dit M. Beauvais
Début septembre, l'Université annonçait sa participation à la création du Centre d'innovation en microélectronique dans le Technoparc Bromont. Ce projet de plus de 200 millions de dollars, auquel participent IBM et Dalsa, permettra de regrouper 250 chercheurs du privé et de l'Université.
pierre.theroux@transcontinental.ca
