À Montréal, le quadrilatère face au Centre Bell est au coeur d'une véritable course au développement, a appris Les Affaires.
Trois projets immobiliers majeurs sont en cours de planification dans les limites du grand stationnement qui s'y trouve, morcelé entre quatre propriétaires différents, dont l'homme d'affaires Tony Accurso.
Pour 14,1 millions de dollars (M$), le fonds torontois Cattera et le constructeur Broccolini viennent de mettre la main sur la partie sud, délimitée par le boulevard René-Lévesque et les rues des Canadiens-de-Montréal, de la Montagne et Drummond. Selon nos informations, les nouveaux propriétaires souhaitent y construire une tour de copropriétés, avec un restaurant axé sur le sport au rez-de-chaussée, devant l'entrée du Centre Bell. Le projet pourrait aussi inclure une partie de locaux pour bureaux. Les acheteurs n'ont rien voulu dévoiler de leur projet.
Tony Accurso vend... et reçoit une avance
Juste au nord, rue de la Montagne, l'homme d'affaires controversé négocie en ce moment la vente du lot voisin à un groupe de quatre investisseurs, mené par le promoteur Luc Poirier. Avec ses partenaires, ce dernier veut construire un gratte-ciel de 35 étages abritant environ 225 copropriétés, un projet estimé à 65 M$. Il espère commencer les ventes l'automne prochain et la construction, au printemps 2013.
Le groupe de Luc Poirier tient tellement à mettre la main sur ce terrain qu'il a accordé un prêt de huit millions de dollars à Tony Accurso pour le «réserver», fin décembre. «Pour voir si on était sérieux, il a dit «on veut l'argent tout de suite». Alors, on a mis chacun un montant et on l'a transféré.» Le groupe d'investisseurs s'est engagé à payer 9 M$ pour le lot. «On a jusqu'au 31 mars pour s'entendre», dit Luc Poirier. Ni Tony Accurso ni son avocat n'ont répondu à nos questions.
Boulevard René-Lévesque, le lot le plus imposant est détenu par un résident de Monaco, Giorgio Tartaglino. Il veut construire deux tours sur son terrain de 43 000 pieds carrés. «Ce sera probablement de la copropriété, avec du locatif de commerce de détail au basilaire», dit Serge Labelle, vice-président finances de sa société, MC Finance.
Avec ces trois projets, certains craignent le développement désordonné du secteur. «D'après moi, la Ville devrait favoriser un plan d'ensemble pour développer le quadrilatère plus harmonieusement, dans l'intérêt des Montréalais», dit Pierre Laliberté, évaluateur chez Altus, qui se réjouit cependant de l'intérêt renouvelé pour le secteur.
L'arrondissement de Ville-Marie affirme que la Ville posera un geste si elle le juge nécessaire.
