Décrivez-nous votre philosophie d'investissement en quelques mots.
Nous cherchons la croissance à un prix raisonnable. Autrement dit, nous ciblons de bonnes sociétés, dont le titre est sous-évalué. À long terme, nous croyons que les actions des entreprises vont s'échanger à leur valeur intrinsèque.
Comment se porte le secteur de l'énergie ?
Le contexte d'affaires est difficile pour les producteurs de gaz naturel et de pétrole. Dans l'attente de la construction de nouveaux pipelines, il n'y a pas assez de marchés où il est possible d'écouler la production, ce qui exerce une pression sur les prix. Évidemment, ce contexte est plus favorable si vous transportez la ressource ou si vous la raffinez. Nous essayons de ne pas nous laisser distraire par les variations cycliques. Nous croyons qu'il y a encore des occasions intéressantes et des sociétés sous-évaluées. La question est de savoir qui seront les gagnants lorsque les conditions reviendront à la normale.
Quel investissement est sur votre écran radar dans ce secteur ?
Canadian Natural Resources (Tor., CNQ) a une excellente feuille de route en matière de croissance des bénéfices et de maîtrise des coûts. Le producteur albertain de pétrole et de gaz naturel peut compter sur la diversité de ses activités. Par exemple, les conditions économiques ne sont pas favorables à l'exploitation des terres qui renferment du gaz naturel, mais CNQ sera en mesure de passer à l'action lorsqu'elles s'amélioreront. Une société qui exploite seulement du gaz n'aurait pas ce choix. C'est génial d'avoir le luxe d'attendre et de choisir l'exploitation la plus payante. De plus, l'entreprise a la marge de manoeuvre pour réaliser des acquisitions contre-cycliques.
Quelles données les investisseurs devraient-ils surveiller en ce moment ?
Le secteur des matériaux n'est pas propice à l'investissement indiciel, car il est cyclique. C'est particulièrement vrai pour les producteurs d'or. La forte appréciation de cette valeur refuge a caché un rendement décevant du côté des opérations. Même si les aurifères se sont dépréciées dernièrement, nous croyons qu'il y a de meilleures occasions ailleurs.
CV
M. Aitken travaille chez Gestion de placements Bissett depuis 1998. Il y gère le Fonds d'actions canadiennes. Il est diplômé de l'Université de l'Alberta (baccalauréat en commerce) et de l'Université de la Colombie-Britannique (maîtrise en administration des affaires).
75 %
Les trois quarts des analystes recensés par Bloomberg partagent l'avis de M. Aitken. Ainsi, 19 émettent une recommandation d'achat du titre de Canadian Natural Resources et 6 recommandent de le conserver. En fonction du cours cible moyen, le prix de l'action pourrait augmenter de 20 % d'ici 12 à 18 mois.
Source : Bloomberg