Behaviour prête pour une consolidation

Publié le 27/10/2012 à 00:00

Behaviour prête pour une consolidation

Publié le 27/10/2012 à 00:00

La rapide progression de la puissance des téléphones intelligents et des tablettes entraînera une importante consolidation dans l'industrie du jeu vidéo, estime Rémi Racine, pdg de l'éditeur de jeux vidéo montréalais Behaviour.

L'explosion du marché des jeux vidéo pour téléphones intelligents et tablettes a engendré la création de milliers de studios spécialisés, attirés par une barrière à l'entrée nettement inférieure à celle du marché plus traditionnel des jeux de console.

«Aujourd'hui, créer un vrai jeu "13 ans et plus" pour console coûte de 20 à 100 millions de dollars», estime M. Racine.

Il en a résulté une consolidation. «C'est pour ça qu'il y a de moins en moins de studios qui en font, explique M. Racine. Il n'y en a pas tant que ça, sur la planète, du monde capable d'investir 20, 30 ou 40 M$ pour un jeu. Et encore, c'est un montant raisonnable.»

Le même sort attend les concepteurs de jeux mobiles, selon lui.

«Plus les tablettes seront puissantes, moins il y aura de joueurs sur le marché», estime-t-il.

Cela, reconnaît-il, exerce une pression sur les entreprises comme la sienne, qui ont bien su tirer parti de la vague des jeux mobiles et sociaux.

«Il faut réussir aujourd'hui pour être là quand le marché deviendra plus gros.»

Moins de jeux sur console

Pionnier des studios de jeux vidéo au Québec, Behaviour a fêté ses 20 ans la semaine dernière. Connue jusqu'en 2010 sous le nom d'Artificial Mind & Movement (A2M), l'entreprise a accompagné ce changement de nom d'une nouvelle stratégie.

«Il y a trois ou quatre ans, 100 % de nos revenus provenaient de jeux sur console, indique M. Racine. Aujourd'hui, c'est 60 %, et même moins de 50 % si on tient compte des jeux conçus pour console, qui sont vendus par téléchargement. Et ça diminue chaque mois.»

Cette transition a nécessité des ajustements qui dépassent les simples changements technologiques. «Sur le plan technique, ce n'est pas plus difficile. Le grand saut, c'est dans la créativité. Il a fallu d'abord penser à faire des jeux sans boutons, pour les écrans tactiles. Mais, surtout, on a dû revoir le modèle d'entreprise.

«La grosse différence par rapport aux consoles, c'est que le consommateur paie rarement au départ. Il joue, puis, s'il aime ça, il paie en jouant. On ne conçoit plus seulement des jeux pour les vendre, on les conçoit pour vendre à l'intérieur du jeu. Avant, il fallait se demander pourquoi le consommateur jouerait. Maintenant, il faut aussi se demander pourquoi il paierait.

«Ça prend les deux. J'en connais, des jeux qui ont dominé les palmarès de ceux qui sont les plus téléchargés, mais qui n'ont jamais fait partie des jeux les plus payants. Pour un développeur, c'est frustrant.»

Portefeuille équilibré

Avec un peu plus de 250 employés à Montréal et une quarantaine d'autres à Santiago, au Chili, Behaviour assure une production diversifiée, qui touche à peu près toutes les plateformes : mobile, médias sociaux, Web et consoles, au détail comme en téléchargement.

Elle varie aussi les modèles d'entreprise. Elle publie parfois elle-même ses jeux, comme ce sera le cas d'ailleurs relativement à quatre créations originales pour tablettes et téléphones, présentement à l'étape de la conception. Mais elle continue aussi de faire affaire avec de grands éditeurs comme Activision, Microsoft, Disney, Majesco et Nickelodeon.

Ceux-ci, reconnaît M. Racine, ont réussi à conserver leur utilité malgré la révolution des moyens de distribution : «Si tu veux 5 millions d'utilisateurs de ton jeu, ça peut être plus intéressant d'établir un partenariat avec quelqu'un qui en a déjà 5 millions.»

Les meilleurs vendeurs de Behaviour

High School Musical (2007) : 6 millions d'exemplaires

Monsters Inc. (2002) : 2,6 millions

Happy Feet (2006) : 2,4 millions

Iron Man (2008) : 2,4 millions

Kimpossible (2004) : 2 millions

Monkey Quest (2011) : 13 millions de téléchargements

Doritos Crash Course (2010) : 5 millions

Plus récent titre : Naughty Bear: Panic in Paradise (10 octobre)

La puissance des consoles Xbox 360 de Microsoft et PlayStation 3 de Sony a forcé les développeurs à repousser leurs limites et à investir chaque fois plus.

300

Nombre d'employés de Behaviour, dont une quarantaine au Chili.

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