En vous rendant au travail, vous croisez des cols bleus qui effectuent des travaux de voirie. Leur présence ne relève pas du hasard, mais elle est probablement le fruit d'un plan d'intervention qui a été constitué à partir d'outils géomatiques, discipline qui occupe une place centrale dans la gestion des infrastructures.
Le tâtonnement pour procéder à des réparations et la gestion des réseaux d'infrastructure à partir des seuls plans de papier n'ont plus leur place, estime Danielle Courtemanche, directrice, géomatique, d'Aquadata, une filiale de Gaz Métro spécialisée dans les diagnostics informatisés de réseaux d'égout et d'aqueduc.
Le plan d'intervention
Les municipalités québécoises s'en remettent de plus en plus à des sous-traitants comme Aquadata afin d'obtenir un diagnostic de leur réseau sous-terrain d'infrastructures vieillissantes. Par la suite, le sous-traitant soumettra un plan d'intervention qui priorisera les travaux à faire.
Moins en vogue, les plans papier ont encore une très grande utilité, poursuit la consultante. "Nous les utilisons pour situer de façon spatiale les bouches d'égout, ce qu'on appelle aussi les trous d'homme", dit-elle.
Une fois le réseau municipal souterrain schématisé à l'aide d'une application géomatique, Aquadata inspecte l'intérieur des conduites afin d'en connaître l'état. La caméra permet de voir s'il y a déjà eu des refoulements ou s'il existe des risques d'effondrement. L'oeil électronique peut éviter le remplacement d'une bonne conduite sans éventrer une rue inutilement. Cette façon de faire, en plus d'être économique pour les municipalités, permet de limiter les désagréments liés aux travaux pour les citoyens et les commerçants.
Les informations recueillies sont transposées dans un relevé spatial des égouts. Des ingénieurs analyseront ces données et formuleront des recommandations au client. Objectif : aider les clients, surtout des municipalités, à déterminer les interventions prioritaires.
Mme Courtemanche croit que l'approche des municipalités en gestion des infrastructures a changé au cours des dernières années. "Les villes sont plus sensibilisées à l'importance de bien les entretenir."
La directrice note que les importants investissements gouvernementaux en matière d'infrastructure au cours des prochaines années fourniront de belles occasions d'affaires aux entreprises qui oeuvrent dans la géomatique.
Place aux caméras GPS
Des consultants comme Aquadata commencent à utiliser, de façon expérimentale, des caméras dotées de GPS pour des réparations de conduite.
"C'est le cas d'une de nos équipes à Vaudreuil-Dorion. La caméra répertorie, à un endroit précis, le type de conduite, par exemple de la fonte ou du PVC, ainsi que le type de sol qu'on retrouve à cet endroit", précise Mme Courtemanche, dont l'entreprise est également présente dans les secteurs commercial et industriel.
Ces informations ont une influence directe sur la manière dont les municipalités gèrent leurs réseaux d'infrastructure, croit-elle. Par exemple, une conduite qui n'est pas assez profondément enfouie dans le sol est susceptible de se briser en raison du gel.
De plus, en répertoriant les détails des bris et des fuites dans un système d'information, les municipalités seront en mesure de cibler les maillons faibles de leurs réseaux et d'agir avant qu'un bris ne survienne.
L'époque où des équipes de cols bleus éventraient le sol approximativement pour réparer des conduites d'égout est révolue. Au plus grand bonheur des gestionnaires et des citoyens.
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