Quel est l'avenir de l'enseignement supérieur au Québec, quels sont ses enjeux ?
Le développement d'une société orientée vers le savoir repose sur sa capacité à former des compétences dans toutes les sphères d'activité. C'est ce qui permet, entre autres, de résoudre certaines problématiques liées à l'environnement ou au vieillissement de la population, par exemple. Au Québec, le taux de fréquentation des universités est inférieur à celui du reste du pays, et on associe encore l'éducation à une élite. Il faut valoriser encore davantage l'éducation, et plus particulièrement dans les régions où la présence d'une université ou d'un cégep permet de former des gens qui ont ensuite un impact majeur sur le développement social, culturel et économique des communautés.
Le Québec inc. doit-il participer davantage au financement des universités, et comment le faire sans être accusé de marchandisation de l'éducation ?
La liberté universitaire est incontournable. Mais l'université ne vit pas en vase clos et elle a un ancrage dans la communauté, qui comprend celle des affaires. Elle forme des professionnels qui sont susceptibles d'occuper des emplois dans des entreprises, des organisations. Les gens d'affaires ne doivent pas avoir peur de se rapprocher du milieu universitaire. Les entreprises peuvent être des sources de financement. De façon directe, en finançant des chaires de recherche ou des laboratoires, par exemple, ou par la fiscalité en faisant des dons désintéressés aux fondations universitaires. Elles doivent le faire en respectant la liberté universitaire des établissements.
Dans le cadre du Sommet sur l'enseignement supérieur prévu les 25 et 26 février, l'INM organise quatre forums citoyens et une École d'hiver Spécial Sommet. Pourquoi solliciter l'ensemble de la population ?
Le Sommet sur l'enseignement a lieu parce que nous avons vécu une crise sociale et une mobilisation d'une rare ampleur qui ont ébranlé tout le Québec le printemps dernier. La question va donc au-delà des droits de scolarité et ne touche pas seulement le milieu de l'éducation. Elle interpelle toute la population, autant comme contribuable qui finance le système d'éducation par ses impôts, qu'à titre de citoyen qui doit pouvoir exprimer ses idées et sa vision de l'enseignement supérieur au Québec. Et pour sortir des tensions sociales, il est important de rétablir le dialogue collectivement.
CV
Nom : Michel Venne
Titre : Directeur général de l'Institut du Nouveau Monde
Ancien journaliste et éditorialiste du Devoir, M. Venne a participé en 2004 à la fondation de l'INM, un organisme non partisan qui favorise la participation citoyenne et organise des activités de réflexion sur différents enjeux de société.
3 000
Nombre de jeunes de 15 à 35 ans qui participent aux écoles d'été de l'INM depuis 2004.
