Atelier d'usinage Quenneville, de père en fille

Publié le 22/11/2008 à 00:00

Atelier d'usinage Quenneville, de père en fille

Publié le 22/11/2008 à 00:00

Rien ne laissait prévoir que Renée Demers prendrait un jour les rênes de l'entreprise de son père. D'abord, parce qu'il est rare qu'une femme dirige un atelier spécialisé dans la fabrication, la réparation et l'usinage de pièces de machinerie lourde. Ensuite, parce qu'elle se destinait plutôt à une carrière de comptable.

Pourtant, en 1997, lorsque Jocelyn Demers annonce à sa famille qu'il a l'intention de vendre l'entreprise, Renée se propose pour reprendre le flambeau. "Je commençais à m'ennuyer dans un bureau de comptables. J'ai vite compris que je n'étais pas à ma place. Même si je ne connaissais rien à l'entreprise, je voulais relever le défi. L'aventure m'intéressait. Mon père a été très surpris de ma décision", dit la présidente d'Atelier d'usinage Quenneville.

Fondée en 1903 par la famille Quenneville, l'entreprise de Valleyfield a été rachetée par M. Demers en 1982.

"Notre équipe, c'est notre force. Certains de nos employés comptent 25-30 ans d'expérience. On est là pour trouver des solutions pour nos clients et c'est ce qui nous démarque. On est capable de réagir au quart de tour, que ce soit pendant la fin de semaine ou la nuit. Quand nos clients ont une pièce qui casse et que leur usine est arrêtée, il faut réagir rapidement", dit la femme de 37 ans.

À la tête de l'entreprise depuis 2004, Mme Demers aborde un nouveau virage. "Le secteur de la machinerie lourde fonctionne au ralenti. Il est important de se diversifier dans un secteur d'avenir. On vient d'investir des sommes importantes pour réorganiser l'usine et on s'oriente vers l'aéronautique, d'où nous arrivent beaucoup de demandes." Mme Demers s'est rendue en France récemment pour rencontrer des clients potentiels en aéronautique.

L'objectif de la dirigeante est d'augmenter le chiffre d'affaires de l'entreprise qui compte 50 employés. "Le défi est de trouver de la main-d'oeuvre qualifiée pour grandir. Évidemment, on offre beaucoup de formation aux gens qui arrivent chez nous. Mais la rareté de la main-d'oeuvre est préoccupante."

Faire sa place

Mme Demers avait 27 ans lorsqu'elle est arrivée dans l'entreprise. Elle y avait travaillé auparavant quelques étés, mais sans plus. Son cheminement vers la présidence s'est étalé sur sept ans.

"J'ai débuté comme coordonnatrice à la production. J'avais un bac en comptabilité. Je ne connaissais rien à la production, aux plans, aux pièces, aux achats, à la soudure ou à l'usinage. Je me suis intégrée progressivement. J'ai appris sur le tas avec des employés qui m'ont beaucoup aidée. Ils étaient très ouverts à mes questions. On ne peut pas diriger une entreprise si on ne sait pas comment ça se passe sur les chaînes de production." Après deux ans, Mme Demers explore les services administratifs : finances, ressources humaines, facturation, vente, etc.

"Apprendre à gérer une entreprise ne se fait pas du jour au lendemain. Je me suis formée progressivement aux outils de gestion et on a travaillé avec l'équipe sur différents aspects, comme la mission, le plan de développement stratégique, les manuels d'employés, etc. C'est ce qui permet de ne rien oublier en chemin et d'avancer ensemble vers les mêmes objectifs."

C'est aussi un passage important pour se faire accepter. "Ce n'est pas évident pour certains de changer de patron. Surtout qu'il y a des gens qui sont ici depuis très longtemps. En plus, je suis la fille du patron. Il fallait prouver que j'étais capable de faire le travail. La confiance se gagne au fur et à mesure. C'est la même chose du côté des clients. Je respecte beaucoup ce qui a été mis en place et je ne suis pas là pour tout chambarder."

Jocelyn Demers a progressivement délégué certaines tâches à sa fille cadette. "Mon père est parti en 2004. Il possède encore des actions de l'entreprise et s'intéresse à son évolution. Il a plus d'expérience que moi et ses conseils me sont toujours utiles. Certaines étapes qui sont nouvelles pour moi. C'est rassurant d'avoir quelqu'un à qui parler. Il est mon mentor."

Le processus de rachat des actions est par ailleurs commencé. "Au moment du transfert, je n'avais pas les moyens d'acheter l'entreprise. Nous avons travaillé avec le Fonds de Solidarité FTQ pour assurer un montant de retraite à mon père et sommes en train de racheter ces actions-là. Et tranquillement, j'acquiers les actions de mes parents."

Facteurs de succès

"Le transfert a été facilité par le fait que la

Le défi

Prendre le temps de faire sa place au sein de l'entreprise et s'entourer d'experts

Le type de transfert

Relève familiale

Un des enfants du dirigeant prend progressivement les commandes, en assumant peu à peu l'ensemble de la gestion et en rachetant des actions

Série PME : Poursuivre la croissance

Cette série présente des cas concrets illustrant différentes formes de transfert de propriété qui ont permis aux PME de passer à une autre étape de leur croissance.

Nom: Atelier d'usinage Quenneville

Activité: Fabrication, usinage et réparation de pièces

Siège social: Valleyfield

Effectif: 50 employés

Chiffre d'affaires: Confidentiel

Marché: Québec, Canada, États-Unis, Mexique, France

Actionnaires: Famille Demers

Année de fondation: 1903

Site Web: www.quenneville.qc.ca

transaction se faisait entre mon père et moi. On n'était pas deux ou trois à vouloir prendre la relève", poursuit Renée Demers.

Elle explique que l'entreprise s'est fait accompagner par un consultant en ressources humaines, qu'elle perçoit comme une personne clé pour assurer le succès d'un transfert. "C'est une personne qui nous guide, à qui on peut se confier et qui peut désamorcer les tensions. Le transfert d'une entreprise familiale est un processus très émotif."

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