La saignée se poursuit dans les médias

Publié le 08/02/2024 à 09:18

La saignée se poursuit dans les médias

Publié le 08/02/2024 à 09:18

Par Dominique Talbot

(Photo: 123RF)

L’annonce de BCE jeudi de supprimer 9% de ses effectifs dont des journalistes et de vendre 45 de ses 103 stations de radio au Québec, en Ontario, dans les Maritimes et en Colombie-Britannique, se veut une nouvelle tuile qui tombe sur la tête de l’industrie des médias. Voici, en quelques dates, un rappel des suppressions d’emplois dans ce secteur depuis le début de l’année 2023 dans la province.

 

2023

24 janvier: l’année commence bien mal pour l’industrie des médias. L’un de ces plus gros joueurs, Postmedia, supprime 11% de ses effectifs dans ses salles de nouvelles au Canada. Au Québec, le vénérable quotidien anglophone Montreal Gazette voit plus d’une dizaine de journalistes perdre leur travail.

16 février: première de deux vagues de suppressions de postes chez Québecor. L’entreprise annonce qu’elle abolit 240 emplois dont 140 au Groupe TVA, ce qui représente environ 11% des effectifs.

29 mars: c’est au tour des six journaux des Coops de l’information de subir des pertes d’emplois. Alors qu’elle fait l’annonce de la fin de toutes ses éditions papier à la fin de 2023 pour effectuer un virage à 100% numérique, la direction annonce que cela entraînera l’abolition de près de 125 d’emplois, soit plus d’un tiers du personnel, principalement par attrition et par des programmes de départs volontaires. Un coup dur pour l’information régionale puisque les six journaux du regroupement sont Le Soleil (Québec), Le Quotidien (Saguenay), Le Nouvelliste (Trois-Rivières), Le Droit (Gatineau et Ottawa), La Voix de l’Est (Granby) et La Tribune (Sherbrooke).

11 août: Métro Média, qui comprend le journal Métro et 16 hebdomadaires locaux annonce la suspension immédiate de ses activités. Cinq semaines plus tard, l’entreprise se met officiellement en faillite. Environ 70 personnes perdent leur emploi, dont plus d’une trentaine de journalistes.

2 novembre: le président et chef de la direction de Québecor, Pierre Karl Péladeau, annonce au cours d’une conférence de presse que cette fois-ci, 547 employés de Groupe TVA seront licenciés. Après les mauvaises nouvelles de février, c’est maintenant le tiers des effectifs du groupe qui disparaissent. Le secteur du divertissement est particulièrement touché, mais aussi celui de l’information, notamment dans les régions du Québec. Dorénavant, annonce Pierre Karl Péladeau, les bulletins régionaux d’information seront tous produits à Québec.

4 décembre: la présidente-directrice générale de Radio-Canada, Catherine Tait, annonce la suppression de 600 postes dans les services francophone et anglophone.

 

2024

29 janvier: rien de va plus à TVA. Près de trois mois après l’annonce de la suppression de 547 emplois, les négociations en vue de renouveler la convention collective entre la partie patronale et le personnel sont suspendues. Le syndicat se retire de la table de négociations, reprochant au Groupe TVA de ne démontrer aucun intérêt pour «sauver le moindre emploi qu’il a aboli illégalement le 2 novembre» et de «n’offrir aucune garantie pour les emplois qui restent dans la prochaine convention collective». Les craintes d’un lock-out au début du mois de mars pointent de plus en plus.

8 février: BCE annonce la suppression de 9% de ses effectifs, soit environ 4800 emplois, incluant des postes de journalistes et d’autres travailleurs de sa filiale Bell Média. Dans la foulée, l’entreprise vendra 45 de ses 103 stations de radio régionales au Québec, en Ontario, en Colombie-Britannique et dans les Maritimes. Sept de ces stations au Québec seraient achetées par l’entreprise Arsenal Media, mais les transactions sont assujetties à l’approbation du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes.

 

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