Le sénat américain réfléchit à la densification urbaine comme moyen de réduire les émissions de CO2. En construisant davantage d'habitations dans les villes et moins dans les banlieues éloignées, les baisses de CO2 pourraient alors atteindre jusqu'à 11%, d'ici 2050, au pays de l'Oncle Sam.
Mais les obstacles sont importants puisque les décisions d'aménagement urbain dépendent principalement de décisions politiques et des choix des individus.
Le sénat américain a demandé à l'organisme scientifique National Research Council d'élaborer divers sénarios évaluant les impacts de densification urbaine. Deux dates ont été retenues, 2030 et 2050. En voici les résultats principaux.
Le premier scénario suppose que 75% des nouvelles unités d'habitation et des rénovations aux unités actuelles soient réalisées afin que les habitations deviennent deux fois plus denses que ce qui est le cas à l'heure actuelle. Les émissions de CO2 pourraient alors être réduites de 11% en 2050, et de 8% en 2030. Ce scénario implique également une utilisation moindre des véhicules automobiles, de l'ordre de 25%.
Le second scénario implique que 25% des nouvelles unités d'habitation et des rénovations aux unités actuelles soient effectuées de façon plus compacte. Il implique également une baisse de 12% de l'utilisation de la voiture. Les gains au chapitre de la réduction des CO2 deviennent alors très minimes, de l'ordre de 1% en 2030 et de 1,7% en 2050. Et si la réduction de l'utilisation de l'automobile n'est que de 5%, la baisse des émissions de CO2 passe sous le plancher du 1%.
Les obstacles
Selon certains membres du comité du National Research Council, la hausse du coût de l'essence, de nouvelles taxes carbone, de même que des investissements dans les transports publics finiront par avoir raison, avec le temps, de l'étalement urbain.
D'autres membres de ce même comité ont toutefois exprimé leur scepticisme, affirmant que seule une intervention décisive des autorités publiques peut conduire à la réalisation du premier scénario. Cependant, les autorités locales sont celles qui disposent des outils les plus importants en la matière, telle la capacité à formuler des règlements de zonage. Ce à quoi des experts du comité ont rétorqué que les intérêts à court terme des autorités locales, comme par exemple le fait de vouloir éviter la congestion automobile et leur perméabilité aux projets de construction favorisant l'étalement, s'opposent, en pratique, à une politique de construction qui favoriserait la densification.
En savoir plus: http://onlinepubs.trb.org/onlinepubs/sr/sr298summary.pdf
