La sommelière Élyse Lambert, du restaurant Le Local, dans le Vieux-Montréal, représentera le Canada au concours du Meilleur Sommelier du Monde en avril. En attendant, la jeune femme de 36 ans est porte-parole de l'édition 2010 du Salon des vins et spiritueux de Montréal, qui se déroule jusqu'au 28 mars au Palais des congrès, et accueille quelque 230 producteurs des cinq continents. Nous avons interviewé Mme Lambert.

Les Affaires - Quelles tendances voit-on émerger dans le monde du vin ?

Élyse Lambert - Nous assistons à une stabilisation de la production dans certains pays du Nouveau Monde, comme l'Australie, qui a connu un boom dans le passé. Et certains pays sont en forte progression, comme l'Afrique du Sud, l'Argentine et la Nouvelle-Zélande. Toutefois, la récession a entraîné un ralentissement de l'industrie.

L.A. - Quels cépages ont la cote?

E.L. - Je dirais le Pinot Noir, d'où la popularité grandissante de la Nouvelle-Zélande, qui en produit beaucoup. C'est un vin frais, qui plaît aux amateurs de rouge qui ne veulent pas toujours boire des vins costauds, trop riches ou trop boisés, à l'image des vins américains ou australiens. On peut le servir avec du poisson, par exemple, pour ceux qui aiment moins le vin blanc. Il ne faut pas oublier que 73 % des vins vendus au Québec sont des rouges.

L.A.- La production de vins biologiques augmentera-t-elle ?

E.L. - Oui, elle prend de l'ampleur. Le vin biologique se développe beaucoup. Ce sera plus facile d'en produire dans certains pays aux conditions climatiques idéales, par exemple le Chili. Mais je dirais que la grande tendance en ce moment est à la " culture raisonnée ", c'est-à-dire que les producteurs ne pulvérisent plus aveuglément leurs vignes comme par le passé, mais ils y vont au besoin. C'est une approche beaucoup plus viable, d'un point de vue industriel, que la culture biologique.