La gouvernance économique du PQ

Publié le 01/10/2012 à 12:12, mis à jour le 17/11/2016 à 09:57

La gouvernance économique du PQ

Publié le 01/10/2012 à 12:12, mis à jour le 17/11/2016 à 09:57

La Caisse doit rendre compte à tous ces déposants de sa performance financière et rendre compte au gouvernement de sa contribution au développement économique du Québec sans pénaliser les déposants. Cela est la loi et c’est bien ainsi.

La Caisse de dépôt n’est pas le fonds privé d’investissement du gouvernement.

L’objectif de protéger la propriété des entreprises québécoises est louable mais le moyen préconisé par le PQ est le pire que l’on puisse imaginer.

Pour bloquer une acquisition non souhaitable (du point de vue du gouvernement), la Caisse (et autres investisseurs partageant ce mandat) devrait acquérir plus du tiers des actions en circulation des sociétés ciblées, ou susceptibles de l’être, par des acquéreurs «étrangers».

À titre d’exemple, supposons que le gouvernement souhaite s’assurer que les sociétés CN, SNC-Lavalin et Rona, pour ne prendre que ces trois sociétés, soient mises à l’abri de toute prise de contrôle. Ces trois sociétés représentent une valeur boursière de quelque 45 milliards $. En acquérir le tiers des actions signifie un placement de plus de 15 milliards $ (puisque la démarche d’acquisition même des titres aurait un effet à la hausse sur le prix du titre). Le coût serait encore plus élevé si on attendait qu’une offre d’achat soit rendue publique avant d’agir.

Un tel programme de protection par l’achat de position de blocage offrirait une occasion en or aux fonds de spéculation de s’enrichir aux dépens de la Caisse (et de ses déposants). Les pertes potentielles pour la Caisse seraient énormes et ne serviraient qu’à atteindre imparfaitement un objectif que l’on peut atteindre autrement. (J’y reviens dans une prochaine chronique).

La gouvernance des sociétés d’État (page suivante)

À propos de ce blogue

Yvan Allaire, Ph. D. (MIT), MSRC, est président exécutif du conseil d'administration de l'Institut sur la gouvernance(IGOPP) et professeur émérite de stratégie à l’UQÀM. M. Allaire est le co-fondateur du Groupe SECOR, une grande société canadienne de conseils en stratégie (devenue en 2012 KPMG-Sécor) et de 1996 à 2001, il occupa le poste de vice-président exécutif de Bombardier. Il fut, de 2010 à 2014, membre et président du Global Agenda Council on the Role of Business – Forum économique mondial (World Economic Forum). Profeseur Allaire est auteur de plusieurs ouvrages et articles sur la stratégie d’entreprises et la gouvernance des sociétés publiques et privées.

Yvan Allaire

Blogues similaires

Les salutations de Jacques Ménard... ainsi que les miennes

Édition du 30 Juin 2018 | René Vézina

CHRONIQUE. C'est vraiment la fin d'une époque chez BMO Groupe financier, Québec... et le début d'une nouvelle. ...

L’exclusion des cadres des casinos du droit à la syndicalisation serait constitutionnelle

L’Association des cadres de la Société des casinos du Québec a déposé une requête en accréditation syndicale en 2009.

Apprendre à tourner la page

Édition du 20 Janvier 2021 | Olivier Schmouker

CHRONIQUE. J’ ai une grande nouvelle que j’ai annoncée déjà il y a quelques jours sur notre site web.