La récupération des matières recyclables dans la région du Grand Montréal a augmenté de 20 % entre 2004 et 2006, passant de 40 % à 48 %. Le bond est tel que la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) est maintenant confiante d'atteindre l'objectif d'un taux de récupération de 60 % en 2008, cible qui jusqu'à récemment paraissait hors d'atteinte. Les gains réalisés au cours des dernières années laissent présager, selon la CMM, que les municipalités "rencontreront pleinement l'objectif gouvernemental", inscrit dans le cadre de la Politique québécoise de gestion des matières résiduelles 1998-2008. Il faudra toutefois que la récupération augmente de 25 % entre 2006 et 2008, soit encore plus rapidement que les 20 % de croissance enregistrés entre 2004 et 2006. Le vecteur de cette augmentation devra être les matières organiques, précise la CMM. Emphase sur les matières organiques La CMM, une organisation réunissant 82 municipalités et servant à mieux planifier et coordonner des dossiers comme les transports et le développement économique, affirme qu'il faut maintenant concentrer l'action sur la récupération des matières organiques. Seulement 8 % de celles-ci ont été récupérées en 2006. La CMM met en exergue le cas de villes canadiennes comme Halifax (67 %), St-John (59 %) ou Toronto (30 %), où une proportion beaucoup plus élevée des ménages participaient à un programme de collecte des résidus alimentaires, comparativement aux 9 % de Montréalais qui le faisaient en 2006. Il est important de noter que ces villes canadiennes offrent un service de collectes à trois voies : résidus recyclables, résidus organiques et résidus ultimes. Cela fait bientôt dix ans qu'Halifax a instauré ce système, tandis que Toronto le fait progressivement depuis quelques années seulement. Dans la région de Montréal, seuls quelques quartiers de la ville de Laval participent à un projet expérimental de collecte des déchets alimentaires. Fait à souligner, les municipalités du Grand Montréal gèrent seulement 30 % des matières résiduelles, le reste étant géré par le secteur des industries, des commerces et des institutions, et par le secteur de la construction et de la rénovation. La CMM souligne également que la quantité de"résidus ultimes", c'est-à-dire les matières non valorisables, sera la même en 2025 qu'en 2006, malgré l'augmentation prévue du taux de récupération. Ces résidus ultimes devraient continuer d'augmenter parallèlement au PIB, explique la CMM. C'est pourquoi les instances municipales réfléchissent aux différentes alternatives qui permettraient d'éviter l'enfouissement traditionnel. Le CMM cite le compostage en système fermé, la digestion anaérobie, l'incinération et la gazéification, sans toutefois prendre position envers l'une ou l'autre des options technologiques. Pour aller plus loin : http://www.newswire.ca/en/releases/archive/November2007/12/c6778.html Communiqué CMM http://www.cmm.qc.ca/fileadmin/user_upload/periodique/0103_Perspective.pdf Perspective du CMM: Le défi de la gestion des matières résiduelles http://www.visiondurable.com/article-152581-Des-projets-dun-milliard-de-dollars-pour-traiter-les-dechets-dans-la-region-de-Montreal.html Les Affaires: Des projets d'un milliard $ pour traiter les déchets dans la région de Montréal