Vers des rendements moins volatils

Publié le 06/03/2010 à 00:00

Vers des rendements moins volatils

Publié le 06/03/2010 à 00:00

Par Jean-Paul Gagné

Le rendement de 10 % obtenu en 2009 par la Caisse de dépôt et placement du Québec est loin d'être spectaculaire, car il est de 4,1 points de pourcentage inférieur à l'indice de référence global de ses portefeuilles et de 5,5 points inférieur au rendement moyen attendu des principales caisses de retraite canadiennes.

Par contre, la Caisse a réalisé un rendement de 10,4 % au second semestre, ce qui est supérieur de 1,4 point de pourcentage à son indice de référence. Au premier semestre, le rendement de la Caisse était négatif, à - 0,3 %. La nette amélioration au second semestre est de bon augure pour 2010.

Le rendement décevant de 2009 n'est pas étonnant. Non seulement la Caisse devait renouveler une bonne partie de son équipe de gestion, mais aussi, son portefeuille d'actions avait fondu à seulement 22 % de son actif net, par rapport à 36 % un an auparavant. La direction précédente avait vendu en panique des actions pour se protéger en cas d'appels de marge et d'une chute encore plus abrupte des marchés. Ces ventes de placements ont contribué à inscrire au bilan des pertes matérialisées de 23 milliards de dollars. Une partie de l'argent perdu lors de cette liquidation ne sera jamais récupéré.

Puisque son portefeuille était sous-pondéré en actions au début de 2009, la Caisse s'est trouvée démunie lorsque le marché boursier a commencé son ascension, à la mi-mars. Il semble qu'elle ait recommencé à investir massivement à la Bourse à compter d'avril, ce qui a aidé son portefeuille d'actions canadiennes, qui a affiché un rendement intéressant de 36,6 % pour l'année, soit 1,6 point de pourcentage de plus que l'indice de référence. Les deux portefeuilles d'actions américaines de la Caisse ont eux aussi obtenu un meilleur rendement que leur indice de référence.

Les rendements de ses quatre portefeuilles de titres à revenu fixe ont également été supérieurs à leur indice de référence.

Au total, 10 des 17 portefeuilles de la Caisse ont dépassé leur indice de référence, tandis que 15 portefeuilles ont obtenu un rendement positif. Les deux seuls portefeuilles qui ont décliné sont ceux des immeubles (- 12,7 %) et des dettes immobilières (- 20,3 %).

Dans le cas des immeubles, la Caisse a été victime l'an dernier du recul généralisé de ces valeurs à l'échelle mondiale. Autre facteur hors de son contrôle, la Caisse, de par son statut de société de placement, doit inscrire à son bilan ses immeubles à leur juste valeur (mark-to-market). C'est une règle comptable que n'ont pas à suivre Teachers' et Omers, qui ont un statut de caisse de retraite. Cette norme joue contre la Caisse lorsque les valeurs immobilières baissent, mais améliore ses rendements quand celles-ci s'apprécient. La Caisse a profité de cette mécanique dans le passé, ce qui avait contribué à gonfler les primes versées aux dirigeants.

En ce qui concerne les prêts immobiliers, la perte de la Caisse vient surtout des radiations d'actif faites au premier semestre. Ces pertes ont été inscrites sur des prêts de 2e ou 3e rang consentis sur des immeubles commerciaux, dont la valeur a chuté radicalement à la suite de la crise financière et de la récession.

Ces prêts font partie des investissements risqués effectués pendant la période faste du milieu des années 2000. Quand la crise des subprimes (prêts hypothécaires à taux élevé) a éclaté à l'été 2007, la Caisse avait un portefeuille de placements qui affichait un effet de levier très important et un niveau de risque élevé. Ce portefeuille, qui avait produit des rendements élevés, ne s'est pas avéré assez liquide quand la crise financière a éclaté, en 2008.

Depuis l'arrivée en poste de Michael Sabia, la Caisse a beaucoup réduit ses placements dans les produits financiers structurés et spéculatifs ainsi que l'effet de levier de ses portefeuilles spécialisés. La Caisse a même abandonné le secteur des prêts hypothécaires commerciaux à risque élevé.

Autrement dit, la Caisse de dépôt est revenue à une gestion plus prudente, susceptible de donner à ses déposants des rendements moins spectaculaires certaines années, mais aussi moins volatils. Ce sera plus rassurant pour les bénéficiaires des 34 caisses de retraite et fonds gérés par la Caisse. Puisque tous les Québécois dépendent en partie de la Caisse pour leur sécurité financière, il est pertinent de leur procurer plus de stabilité.

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