«François Legault finit par croire que les conditions de travail offertes dans la fonction publique sont à la fois incroyablement attractives pour les candidats et mobilisatrices pour les employés actuels.» (Photo: Getty Images)
Un texte de Kévyn Gagné, CRIA, M. Sc., directeur des ressources humaines, Franklin Empire
COURRIER DES LECTEURS. Qu’importe la compagnie dans laquelle nous évoluons; qu’importe l’industrie dans lequel nous évoluons, et qu’importe le secteur dans lequel nous évoluons, chaque organisation fait face à une réalité commune : des gens quittent pour diverses raisons.
Que nous instaurions les meilleures pratiques RH et les meilleures pratiques de gestion en place, des employés prendront indéniablement leur retraite cette année. D’autres doivent s’absenter temporairement pour cause d’invalidité. Et d’autres quitteront malheureusement ce bas monde. Nous parlons alors d’un roulement naturel de nos ressources humaines. Nous n’avons que peu ou prou de contrôle et d’influence sur ces départs, quoi que nous puissions anticiper et préparer les départs à la retraite.
Avec une bonne culture d’entreprise, nous pouvons toujours collaborer et maintenir un lien d’emploi et des communications serrées avec l’employé en invalidité par respect ou par faciliter l’éventuel retour.
Instaurées ou non, ces meilleures pratiques peuvent être un outil efficace pour gérer et comprendre les départs volontaires comme les congédiements et les démissions.
Chaque fin d’emploi cache son histoire.
Il y a la version de l’employé.
Il y a la version de l’employeur.
Et puis, il y a la vérité.
Chaque congédiement est un cas d’espèce, quoique certains symptômes soient récurrents. Peut-être que l’employé ne cadrait pas dans l’équipe. Peut-être que l’employé n’adhérait pas à la vision du gestionnaire. Peut-être que les valeurs de l’employé étaient différentes de celles de l’entreprise. Toutes ces raisons, et encore bien plus, peuvent expliquer des manquements, des relâchements, du désengagement, de la démotivation, une perte de productivité, une perte d’intérêt. Toutes ces explications et raisons impactent évidemment les comportements et l’attitude de l’employé.
Un gestionnaire averti le sait. Un bon professionnel RH aussi.
Chaque démission est un cas d’espèce, mais ici, comparativement au congédiement instigué par l’employeur, pris ensemble, nous constatons que chaque démission -souvent initié par l’employé, mais souvent provoqué par l’employeur — a souvent un dénominateur commun: le gestionnaire.
Dès qu’un conflit existe; dès qu’un désaccord survient; dès que le Fit fait défaut; dès que l’employé a un sentiment d’injustice ou d’iniquité, il quitte le bateau. Il lâche prise. Il démissionne.
Ce n’est pas tant que ce qu’il faisait hier ne l’intéresse plus. C’est plutôt que l’environnement dans lequel il évolue n’est plus approprié. C’est plutôt que le gestionnaire n’est plus la personne de confiance.
Un gestionnaire averti le sait. Un bon professionnel RH aussi.
Même si certaines démissions sont parfois souhaitées, certaines nous prennent de court et nous surprennent.
Néanmoins, un bon gestionnaire à l’écoute de ses employés et ayant à cœur le bien-être de ceux-ci est en mesure d’anticiper des départs. Il peut ainsi agir, prévenir, et redresser.
S’il le sait et qu’il ne fait rien de tout ceci, soit que ce gestionnaire est totalement déconnecté de son équipe ou soit que son équipe ne lui fait pas confiance.
Qu’importe dans lequel des deux cas nous nous retrouvons, ça ne passe tout simplement pas dans le merveilleux monde du travail. Aucun employeur de choix n’accepterait ça!
À moins bien entendu de se nommer François Legault.
Le 7 mai dernier, Manuel Dionne, a annoncé officiellement qu’il quitte son poste de directeur des relations médias. Une semaine plus tôt, c’était au tour du conseiller politique et conseiller aux communications stratégiques, Vincent Desmarais, de claquer la porte et d’aller rejoindre le député Eric Lefebvre au Parti conservateur du Canada qui avait lui aussi démissionné une semaine plus tôt.
Tout ce ci nous ramène trois semaines en arrière, alors que la directrice des communications gouvernementales, Isabelle Lewis, et Sébastien Lauzon, directeur des politiques gouvernementales et de responsable des priorités régionales, ont démissionné, invoquant des raisons personnelles bien évidemment.
Vous et moi savons que n’importe quel employé ou ex-employé qui décide de laver son linge sale sur Twitter ou Facebook contre son employeur s’expose à des mesures disciplinaires ou a des poursuites. Donc, nous restons bien évidemment polis et évoquons des raisons personnelles.
Un gestionnaire averti sait que tout ça est faux. Un bon professionnel RH aussi.
Mais dans le cas de François Legault, pas sûr!
Pas sûr comme Pierre Fitzgibbon…