Olivier Schmouker - Saviez-vous que le pire est devant vous?

Publié le 16/06/2011 à 08:29, mis à jour le 01/11/2011 à 16:24

Olivier Schmouker - Saviez-vous que le pire est devant vous?

Publié le 16/06/2011 à 08:29, mis à jour le 01/11/2011 à 16:24

Par Olivier Schmouker

Quelles implications en matière de management? J’en dicerne une principale, qui a trait à la prise de décision. Lorsqu’on doit faire un choix important, comme lancer ou non un nouveau produit ou service, acquérir ou non un féroce compétiteur, ou encore débaucher ou non le jeune prodige qui fait des merveilles chez un concurrent, on dessine plusieurs scénarios de ce que cela pourra apporter à son équipe et à son entreprise. Les plus méticuleux essayeront de prévoir le pire des scénarios (le nouveau produit est un flop total; le jeune prodige joue un double-jeu et informe en douce son employeur de vos projets; etc.), mais sans vraiment estimer les chances qu’il puisse se produire. Et c’est là que nous commettons une énorme bourde.

Tranposons tout cela au jeu d’échecs. Les bons joueurs ne sont pas ceux qui calculent plusieurs coups d’avance, mais bel et bien ceux qui se mettent dans la peau de leur adversaire, en se disant «Si j’étais lui, qu’est-ce que je ferais pour gagner?», et en prenant pour acquis que celui-ci jouera le coup le plus fort. On le voit bien, il est fatal aux échecs de refuser de voir ce qui peut nous arriver de pire. Et il est très périlleux, lorsqu’on a vu le bon coup que pourrait jouer notre adversaire, de se dire qu’il y a peut-être une chance que, lui, ne l’ait pas vu.

M. Taleb se défend – avec raison – d’inciter les gens, avec sa théorie du Cygne Noir, à devenir pessimistes, à ne plus voir que le mauvais côté des chances, à imaginer sans cesse des scénarios catastrophes, bref à broyer du noir. Il recommande juste un peu plus de vigilance, un peu plus de curiosité envers ce qui nous fait parfois peur. Car, comme les joueurs d’échecs, c’est en examinant nos risques d’erreur – nos faiblesses, si l’on veut – que nous pourrons nous améliorer.

Honoré de Balzac a écrit dans La Peau de chagrin : «Un homme est bien fort quand il s’avoue sa faiblesse»…

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