Des titres de l'école Warren Buffett


Édition du 02 Mai 2015

Des titres de l'école Warren Buffett


Édition du 02 Mai 2015

Par Stéphane Rolland
Barry Schwartz

L'un des grands enseignements de Warren Buffett est d'essayer de trouver des entreprises dont les activités seront toujours pertinentes dans plusieurs années, pointe Barry Schwartz, vice-président, Baskin Financial Services. Le gestionnaire de portefeuille torontois choisit trois titres qui résisteront bien aux modes.

Goldman Sachs

Goldman Sachs (NY, GS, 199 $ US) fait partie des sociétés immortelles, selon lui. «Si elle a survécu à la crise financière de 2008, je crois qu'elle peut résister à tout», avance M. Schwartz. «C'est une entreprise qu'on ne peut pas copier, ajoute-t-il. Vous pourriez ouvrir 200 cafés demain si vous trouvez quelqu'un d'assez fou pour vous prêter le capital. Par contre, tout l'argent du monde ne vous permettra jamais d'acheter l'expertise de cette banque d'investissement américaine.»

Si vous êtes dans le camp des optimistes en ce qui concerne l'économie américaine, Goldman Sachs est susceptible de profiter de l'embellie chez nos voisins du Sud, ajoute le gestionnaire de portefeuille. À 10,5 fois les bénéfices de 2015, le titre est peu cher, d'autant plus que la société génère de «solides» flux de trésorerie lui permettant de retourner de l'argent à ses actionnaires.

La majorité des 32 analystes restent cependant sur les lignes de côté. Ils sont 9 à émettre une recommandation d'achat, 20 à suggérer de conserver le titre et 3 préfèrent s'en départir.

Saputo

Barry Schwartz aime Saputo (Tor., SAP, 53,21 $). «La famille Saputo est fortement engagée à créer de la valeur pour les actionnaires. L'entreprise familiale est la première dans les marchés qu'elle occupe, note-t-il. Elle utilise judicieusement son capital lorsqu'elle procède à des acquisitions. Elle a régulièrement augmenté son dividende.»

Le titre est cependant coûteux, ce qui fait hésiter bien des analystes qui reconnaissent la force de l'entreprise montréalaise. Le titre de Saputo s'échange à 23 fois les prévisions de bénéfices pour 2015. «Avec son multiple à un sommet historique, les perspectives ne justifieraient pas un rebond du titre», commente Michael Van Aelst, de Valeurs mobilières TD. Il émet une recommandation «conserver» et propose une cible de 36 $.

«Le titre s'est toujours échangé à prime, mais ça vaut le prix, défend M. Schwartz. Les gens vont continuer à consommer des produits laitiers dans 10 ans, et je crois que Saputo deviendra un acteur international encore plus important.»

Visa

Avec l'expansion du commerce en ligne, Visa (NY, V, 68,13 $ US) est promise à un bel avenir. Barry Schwartz anticipe que le marché de l'émetteur de cartes de crédit pourrait doubler d'ici 10 ans. Le paiement électronique a un potentiel de croissance au détriment de l'argent comptant. L'avantage du modèle d'entreprise est que ce sont les banques qui prennent le risque de crédit. Visa ne fait que percevoir une redevance sur les transactions, rappelle le gestionnaire de portefeuille.

Les bénéfices de l'entreprise de San Francisco ont aussi l'avantage d'être corrélés avec l'inflation. «Lorsque les prix s'élèvent, les montants perçus en redevances suivent la même trajectoire», explique M. Schwartz.

À 25 fois les bénéfices de 2015, le titre est coûteux. Cela n'empêche pas la majorité des analystes d'émettre une recommandation d'achat. Des 42 analystes interrogés par Bloomberg, 32 émettent une recommandation d'achat, par rapport à 10 qui suggèrent de le conserver.

Goldman Sachs (NY, GS)

+ 28 % Croissance du bénéfice par action

- 12 % Croissance des revenus

Saputo (Tor., SAP)

+ 56 % Croissance du bénéfice par action

+ 59 % Croissance des revenus

Visa (NY, V)

+ 132 % Croissance du bénéfice par action

+ 57 % Croissance des revenus

¹ La croissance du bénéfice par action et des revenus de tous les titres présentés a été calculée sur une période de cinq ans. Source : Bloomberg

À la une

Les bénéfices de Gildan en baisse de près de 20% au 1T

L’entreprise est dans une querelle avec certains de ses principaux actionnaires pour savoir qui devrait diriger Gildan.

L’ancien patron de Gildan a obtenu 10M$US au cours des trois dernières années

Le CA de Gildan l’accuse d’avoir «considérablement réduit» son implication quotidienne dans la gestion de la société.

Gildan: le PDG, Vince Tyra, dévoile sa stratégie de croissance

Il a fait le point lundi pour les investisseurs trois mois après avoir pris les rênes de l'entreprise.