À surveiller: Cogeco Communications, Amazon et Restaurant Brands

La direction de Cogeco Communications a établi ses priorités cette semaine. (Photo: LesAffaires.com)

Que faire avec les titres de Cogeco Communications, Amazon et Restaurant Brands International? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.

Cogeco Communications (CCA, 54,57$): les cinq priorités du nouveau PDG

En poste depuis bientôt deux mois, le nouveau PDG de Cogeco Communications, Frédéric Perron, a pris le temps de rencontrer les analystes après la publication des plus récents résultats trimestriels de l’entreprise et à l’approche de la journée des investisseurs.

«La vision du dirigeant devrait prendre forme au cours des prochains mois, mais cinq priorités stratégiques ont été identifiés par le PDG», raconte l’analyste Adam Shine, de la Financière Banque Nationale.

Téléphonie mobile : le nouveau service de son unité d’affaires américaine Breezeline est accessible aux clients de l’entreprise dans le Connecticut et d’autres États devraient suivre au cours des prochaines semaines. «Cogeco Communications poursuit les négociations pour devenir un exploitant de réseau mobile virtuel au Canada, ce qui aiderait l’entreprise à réduire le taux de désabonnement à ses services de câblodistribution et à attirer de nouveaux clients», estime l’analyste.

Expansion des réseaux : l’expansion du réseau de l’entreprise bénéficie de subventions en Ontario et est complété au Québec. Elle se poursuit aussi dans plusieurs États américains où l’entreprise attend de pouvoir participer au programme BEAD (Broadand Equity Access and Deployment Program), qui dispose d’un budget de 42,45 milliards de dollars américains pour aider les entreprises à étendre leurs réseaux Internet à large bande dans le pays.

Synergies : au-delà des économies de coûts mises en place séparément au Canada et aux États-Unis, Cogeco Communications explore aussi comment elle peut déployer ses meilleures pratiques dans tous ses marchés, ce qui inclut l’harmonisation des systèmes informatiques et l’exportation des capacités canadiennes de vente et de marketing aux États-Unis.

Numérisation : l’entreprise souhaite augmenter le pourcentage de ses ventes effectuées sur ses canaux numériques, tout en développant sa capacité à offrir des produits en libre-service à sa clientèle.

Analytique avancée : Cogeco Communications souhaite exploiter davantage l’analytique avancée pour améliorer la gestion et la rétention de sa clientèle.

«Rien dans ces initiatives ne devrait constituer une surprise pour les investisseurs, qui devront toutefois attendre avant de pouvoir constater si ces initiatives auront permis de créer de la valeur. Les prévisions de l’entreprise pour l’exercice 2025 devraient être publiées dans les résultats du quatrième trimestre qui seront dévoilés cet automne», explique Adam Shine.

Selon lui, la direction de la société dit ne pas mettre l’accent sur les fusions et acquisitions en sol américain en ce moment, puisque les évaluations sont élevées dans l’industrie et qu’elle souhaite réduire son endettement.

L’analyste réitère sa recommandation de «performance égale au secteur» pour le titre de Cogeco Communications, avec un cours cible sur un an de 64$.

Amazon (AMZN, 175,00$US) : des résultats trimestriels supérieurs aux prévisions

Le géant américain du commerce en ligne et des services infonuagiques Amazon a fait état de résultats financiers supérieurs aux prévisions au premier trimestre de son exercice 2024.

Pour la période, Amazon a dévoilé un bénéfice d’exploitation de 15,3 milliards de dollars américains (G$US), alors que le consensus des analystes anticipait une performance de 11,3G$US.

«Les revenus publicitaires et de la division de services infonuagiques Amazon Web Services (AWS) ont progressé respectivement de 24,3% et de 17,2% sur un an, alors que les marchés prévoyaient des augmentations de 23,5% et de 15%», raconte l’analyste Scott Devitt, de Wedbush.

Ce dernier souligne également qu’Amazon a dévoilé un bénéfice d’exploitation supérieur aux prévisions lors de ses cinq derniers trimestres. «Au second trimestre de 2024, la direction dit s’attendre à ce qu’il se situe entre 10G$US et 14G$US. La portion supérieure de la fourchette est environ 10% supérieure aux attentes de 12,7G$US du consensus», explique-t-il.

Selon l’analyste, l’entreprise peut s’appuyer sur plusieurs leviers pour faire progresser ses marges bénéficiaires, incluant des initiatives de réduction des coûts dans tous ses centres de distribution, la croissance d’AWS et celle de ses revenus publicitaires.

«Les commentaires de la direction lors de la conférence téléphonique suivant la publication des résultats ont aussi été très positifs à notre avis. Il a entre autres été question de succès émergents en monétisation d’intelligence artificielle générative, qui atteint déjà un rythme de plusieurs milliards de dollars par année et pourrait contribuer à la croissance d’AWS d’ici la fin de l’exercice», raconte-t-il.

L’analyste ajoute que les dirigeants d’Amazon s’attendent à ce que la société enregistre des revenus oscillants entre 144G$US et 149G$US au second trimestre, ce qui est légèrement moins bon que prévu. Wedbush misait sur un chiffre de 151,27G$US, révisé à 148,58G$US après la publication des résultats financiers. Le consensus est légèrement plus optimiste à 150,2G$US.

«Les prévisions d’Amazon se fondent sur des vents contraires en ce qui concerne les taux de conversion des devises. L’entreprise dit aussi constater une certaine mollesse du côté des dépenses de consommation en Europe», dit-il.

Scott Devitt conserve sa recommandation de «surperformance» sur le titre d’Amazon et son cours cible sur un an de 225$US.

Restaurant Brands International (QSR, 73,84$US) : un coup de circuit

Le propriétaire de Burger King et de Tim Hortons a dévoilé des résultats financiers supérieurs aux prévisions des analystes au premier trimestre de son exercice 2024.

L’entreprise a fait état de ventes totalisant 10,5 milliards de dollars américains (G$US) à travers tous ses restaurants, d’un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 627 millions de dollars américains (M$US) et d’un bénéfice par action ajusté de 0,73$US.

L’analyste George Doumet, de la Banque Scotia, rappelle que le consensus des analystes misait sur des revenus de 10,5G$US, sur un BAIIA de 615M$US et sur un bénéfice par action ajusté de 0,72$US.

«En Amérique du Nord, Burger King et Tim Hortons ont continué à gagner des parts de marché. Seuls points négatifs, la chaîne d’approvisionnement de Tom Hortons continue de décevoir, alors que la croissance nette des restaurants internationaux et les marges bénéficiaires ont été moins élevées que prévu», dit-il.

Il souligne que les marges bénéficiaires de la chaîne d’approvisionnement de Tim Hortons a été de 17,4%, légèrement sous sa prévision de 18%.

Les ventes d’établissements comparables (ouverts depuis plus d’un an) ont progressé de 6,9% chez Tim Hortons et de 3,8% chez Burger King, alors que George Doumet anticipait des hausses respectives de 4,5% et de 3,5%. (Consensus à 5% et à 3,7% respectivement)

Ce dernier ajoute que le titre de Restaurant Brands se négocie sur sa moyenne historique, mais à escompte de 11% par rapport à ceux d’autres entreprises du secteur (par rapport au BAIIA prévu pour l’exercice 2024).

Il prévoit donc que l’écart se resserrera au cours des prochains mois, puisque Restaurant Brands livre des résultats supérieurs à ses pairs et conserve son objectif de croissance annuelle nette de restaurants de 5% à long terme.

George Doumet réitère sa recommandation de «surperformance» sur le titre de Restaurant Brands, mais relève légèrement son cours cible sur un an, qui passe de 81$US à 82,50$US.