Alors, comment procéder pour que les femmes atteignent une juste représentation aux conseils d’administration dans un délai raisonnable?
Pour répondre à cette question, il faut prendre en compte deux variables déterminantes. La première porte sur le taux de changement (ou de rotation) des membres de conseils. Le taux de 7% constaté en 2010 apparaît comme représentatif du rythme de changement dans la composition des conseils d’administration. Ce taux traduit en un changement complet des membres du conseil sur une période de 10 ans.
Avec un taux de rotation de 10%, le conseil changerait totalement de membres une fois et demie sur une période de dix ans ; à 15%, le conseil connaîtrait un roulement total en cinq ans et de trois fois en 10 ans ! Ce sont là des résultats qui ne sont pas conformes au fonctionnement réel des conseils, ni souhaitables d’un point de vue de saine gouvernance.
La deuxième variable porte sur le ratio de femmes parmi les nouveaux membres des conseils. Rappelons qu’en 2010, ce ratio ne fut que d’une femme sur cinq nouveaux membres.
Or, comme le montre le tableau suivant, ces deux variables sont déterminantes du rythme de progression des femmes aux conseils d’administration.
Si le taux de roulement demeure constant à 7% et que les femmes ne comptaient que pour un nouveau membre sur cinq nouveaux membres, dans dix ans, le pourcentage de femmes aux conseils passerait de 14,4% à 18,8%, un résultat inacceptable !
Les conseils d’administration doivent maintenant mettre en place une démarche d’évaluation des membres du conseil afin de renouveler sa composition et maintenir un haut niveau de compétence au conseil. Cela étant, il est possible qu’au cours des prochaines années, le taux de rotation des conseils s’accélère en conséquence de la proportion des membres approchant l’âge de la retraite. Toutefois, un taux de rotation bien supérieur à 7% n’est pas soutenable à long terme.
Alors, l’augmentation du pourcentage des femmes aux conseils doit provenir du ratio de femmes parmi les nouveaux membres. Comme le montre le tableau, une politique de nommer une femme pour chaque deux vacances au conseil mène à un taux de participation féminine de près de 40% en 10 ans (au taux de rotation de 7%).
Une politique pour les entreprises