Femmes aux conseils d'administration : le temps d'agir, mais comment?

Publié le 16/10/2012 à 14:30, mis à jour le 17/11/2016 à 09:54

Femmes aux conseils d'administration : le temps d'agir, mais comment?

Publié le 16/10/2012 à 14:30, mis à jour le 17/11/2016 à 09:54

Cet argument nous semble inapproprié et oiseux. D’abord, les études de cette nature sont toujours controversées, sujettes à de sérieuses réserves méthodologiques et conceptuelles. La performance économique des entreprises est le résultat de multiples facteurs rendant difficile d’isoler l’influence d’un facteur en particulier. Puis, qu’arriverait-il si une étude bien faite (aussi bien que les autres) concluait que la participation accrue de femmes au conseil mène à une performance inférieure? Devrait-on rebrousser chemin et arrêter la progression de la participation féminine aux conseils? 

     2.     Quel serait un objectif raisonnable et quelles mesures sont appropriées pour l’atteindre ?

Signe des temps, au cours des mois de janvier 2011, la France adoptait une loi pour imposer aux entreprises françaises (cotées en bourse ou non!) un quota de 20% de femmes à leurs conseils d’administration et de surveillance en 2014 et de 40% en 2017. La loi prévoit des sanctions:

      1                 Toute nomination au conseil qui contrevient aux proportions fixées par la loi est nulle.

      2                 Tant que la composition du conseil d’une société n’est pas conforme à la loi, celle-ci ne peut verser de jetons de présence aux membres du conseil.

Si le législateur fixe des quotas à atteindre selon un échéancier trop serré, alors les entreprises doivent procéder au recrutement massif de membres féminins pour leurs conseils, quels que soient les profils d’expérience et de compétence recherchés, ce qui peut susciter une perception néfaste de discrimination positive. Un échéancier serré mandaté par une loi forcerait les entreprises à adopter l’une ou l’autre (ou une combinaison) des mesures suivantes, aucune n’étant de bonne gouvernance :

- Augmenter la taille des conseils et ne nommer que des femmes à ces nouveaux postes.

- Imposer un rythme de départ des administrateurs en place par une combinaison de limites sur le nombre d’années au    conseil ou sur l’âge des membres du conseil, limites qui devraient être bien inférieures à ce qui se pratique      maintenant.

- Ne nommer que des femmes aux conseils tant que le quota fixé n’est pas atteint.

Une démarche raisonnable (page suivante)

À propos de ce blogue

Yvan Allaire, Ph. D. (MIT), MSRC, est président exécutif du conseil d'administration de l'Institut sur la gouvernance(IGOPP) et professeur émérite de stratégie à l’UQÀM. M. Allaire est le co-fondateur du Groupe SECOR, une grande société canadienne de conseils en stratégie (devenue en 2012 KPMG-Sécor) et de 1996 à 2001, il occupa le poste de vice-président exécutif de Bombardier. Il fut, de 2010 à 2014, membre et président du Global Agenda Council on the Role of Business – Forum économique mondial (World Economic Forum). Profeseur Allaire est auteur de plusieurs ouvrages et articles sur la stratégie d’entreprises et la gouvernance des sociétés publiques et privées.

Yvan Allaire

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