Votre avenir professionnel est-il sombre? Harvard le croit

Publié le 10/09/2014 à 06:09

Votre avenir professionnel est-il sombre? Harvard le croit

Publié le 10/09/2014 à 06:09

> Myopie des managers. Le désintérêt des managers pour le développement professionnel de leurs employés provient essentiellement du fait qu'ils ont des objectifs à court terme à atteindre. Il leur semble plus rapide de tirer bénéfice d'une nouvelle technologie que d'une nouvelle compétence acquise par un employé, aussi pertinente soit-elle; et donc, plus efficace de miser sur la technologie que sur l'humain. Aussi le problème résulte-t-il d'une vision managériale "myope", en ce sens qu'elle ne voit bien que de près.

> Déphasage entre l'entreprise et son écosystème. Les besoins en main-d'œuvre qualifiée des entreprises ne cessent d'évoluer, car les défis à relever sont toujours plus grands et variés. L'ennui, c'est que le système éducatif, lui, ne peut pas suivre le rythme. Résultat? Le fossé entre les compétences des nouveaux diplômés et les besoins des entreprises va grandissant. Il est désormais si large que les entreprises se détournent de leur écosystème pour trouver les employés et les talents dont ils ont besoin, pour s'intéresser à d'autres solutions potentielles, comme la croyance – maintenant solidement implantée en nous tous – que la technologie permet de pallier tous les "manquements humains".

> Dysfonctionnements au sein de l'écosystème. Les entreprises s'impliquent de moins en moins dans l'écosystème dans lequel elles sont nées et ont grandi, considérant que celui-ci est de moins en moins en mesure de répondre à leurs besoins croissants. Cela n'est pas sans conséquences. L'une d'entre elles, c'est l'apparition de dysfonctionnements dans les flux de communication d'informations entre les différents acteurs de l'écosystème.

Prenons un exemple pour bien saisir… Les entreprises ont maintenant le réflexe de chercher ailleurs les talents dont elles ont besoin, et donc de ne plus surveiller ce qui se passe à proximité. Du coup, elles ratent de précieuses informations venant de leurs écosystèmes, notamment des informations liées aux perles rares qui viennent d'apparaître localement. Et elles se désespèrent, en se plaignant de la pénurie de main-d'œuvre qualifiée; une pénurie due plutôt à leur auto-aveuglement.

«Un signe est révélateur, mais est rarement bien interprété : les fameux surdiplômés qui atterrissent au chômage à la sortie de l'université. Ces jeunes diplômés ne sont pas, en fait, "surdiplômés", c'est juste que les entreprises ne font pas l'effort de regarder en quoi leurs immenses connaissances pourraient leur être utiles», disent MM. Porter et Rivkin. Elles cherchent seulement à combler le poste, par exemple, d'un programmeur-analyste Java et Oracle PL/SQL, au lieu de réfléchir à tout ce que pourrait faire pour elles tous ces jeunes "surdiplômés" en informatique qui gravitent autour d'elles et ne demandent qu'à briller dans le cadre d'une mission trippante.

À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

Blogues similaires

L’exclusion des cadres des casinos du droit à la syndicalisation serait constitutionnelle

L’Association des cadres de la Société des casinos du Québec a déposé une requête en accréditation syndicale en 2009.

Les salutations de Jacques Ménard... ainsi que les miennes

Édition du 30 Juin 2018 | René Vézina

CHRONIQUE. C'est vraiment la fin d'une époque chez BMO Groupe financier, Québec... et le début d'une nouvelle. ...