Gagneriez-vous vraiment à être plus patient au travail?

Publié le 02/06/2015 à 06:02

Gagneriez-vous vraiment à être plus patient au travail?

Publié le 02/06/2015 à 06:02

Fascinant, n’est-ce pas ? Nous gagnons donc à faire preuve de patience, car cela est bénéfique pour la performance de l’équipe dans laquelle nous évoluons. Ce qu’on peut résumer comme suit : au travail, patience rime toujours avec performance lorsqu’on évolue en équipe ; et à plus forte raison lorsque notre équipe est en compétition directe avec d’autres.

Mais voilà, allez-vous me dire, comment s’y prendre pour devenir plus patient ? Pas de panique, j’ai pour vous trois trucs ultrasimples pour cela, sachant que, comme l’indiquent plusieurs études, la patience, ça s’apprend. Fort heureusement.

> Tenez votre journal d’impatience. Pendant une quinzaine de jours, notez à la main dans un journal intime chaque événement ayant suscité en vous des sautes d’humeur au travail : soupirs, sacres, voire gestes violents. Cela vous permettra de prendre conscience de ce qui déclenche votre impatience, et d’observer tout cela avec le recul nécessaire pour pouvoir essayer de corriger le tir par la suite. De fait, passé ces deux semaines d’observation, il vous faudra analyser les données ainsi recueillies, l’idée étant d’identifier les circonstances récurrentes où vous perdez patience.

> Surmontez vos accès d’impatience. Quiconque entend devenir plus patient se doit de modifier son attitude lorsqu’il sent que l’émotion va balayer sa raison. Une bonne façon de s’y prendre correspond au fait de lâcher prise à l’instant-même où la moutarde vous monte au nez. Prenons un exemple concret… Votre employé patine devant vous pour vous expliquer à J-1 pourquoi il ne réussira pas à respecter les délais que vous avez pourtant fixés ensemble. Au lieu d’exploser, comme d’habitude, faites l’effort que prendre plusieurs respirations profondes et tentez simplement de vider votre esprit. Extirpez-vous de l’événement frustrant que vous êtes en train de vivre, en profitant du fait que l’autre parle, parle et parle encore : concentrez-vous alors sur votre respiration, et ne veillez plus qu’à une seule chose, avoir une respiration de plus en plus profonde. Et c’est tout. Et mettez-y fin du mieux possible, par exemple à l’aie d’une phrase comme «Bon, c’est bien que tu me dises tout ça, maintenant j’aimerais que tu me reviennes là-dessus par courriel d’ici une heure, en me présentant ta solution au problème. D’accord ?».

> Adoptez votre propre mantra. Si jamais vous n’arrivez pas vraiment à vous concentrer sur votre respiration lorsque l’impatience vous gagne, eh bien vous pouvez user d’une autre astuce : répétez-vous en boucle votre propre mantra. Exemple : «Tais-toi et tu auras l’avantage sur la colère» ; «La colère mène à la haine, la haine mène à la souffrance, la souffrance mène à la peur» ; ou encore «La colère est une avalanche qui se brise sur ce qu’elle brise». Faites votre choix, ou trouvez mieux, peut-être en vous appuyant sur cette pensée tirée du roman Shogun de James Clavell : «Les forts sont les patients. La patience signifie retenir son inclination pour sept émotions, à savoir la haine, l’adoration, la joie, l’angoisse, la colère, le chagrin et la peur. Si vous ne cédez pas à l’une de ces sept émotions, vous ferez preuve de patience et serez à même de comprendre ce que c’est qu’être en harmonie avec l’éternité».

Voilà. À vous de jouer, à présent !

En passant, le philosophe grec Plutarque a dit dans sa Vie de Sertorius : «La patience a beaucoup plus de pouvoir que la force».

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À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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